Acheter un kilo de bœuf en Algérie coûte une journée de travail pour un fonctionnaire moyen. Pour les petites bourses, il faut au minimum deux journées de travail. Ce qui constitue une aberration compte tenu du soutien apporté par l’Etat à l’économie bouchère. Le gouvernement qui explique les prix exorbitants appliqués aux différentes viandes de boucherie par l’envahissement de la filière par des intrus et des intermédiaires qui monopolisent le commerce du fourrage, a promis d’adopter une nouvelle approche dans la gestion du secteur dans les prochains jours, réguler le marché et proposer aux consommateurs de la viande rouge et de la viande blanche à des prix raisonnables.
Outre de recourir au plafonnement des prix, le gouvernement qui a procédé en ce mois de novembre au recensement du cheptel national, a décidé de mettre en place un certain nombre de mesures pour que les destinataires du soutien de l’Etat soient exclusivement les véritables professionnels de la filière , et non, comme par le passé, les intrus qui s’enrichissent sans le moindre effort sur le dos des éleveurs et des consommateurs.
La signature d’une convention tripartite entre le Groupe Agro-Logistique « Agrolog », la Fédération nationale des éleveurs et l’Office national des aliments de bétail (ONAB), fait partie de ces mesures visant à nettoyer le secteur du trop-plein d’intrus et d’intermédiaires qui ne font que ramasser à la pelle de l’argent, sans aucune contrepartie économique.
La mainmise des intrus sur la filière est telle que même la viande congelée est devenue un luxe pour les classes moyennes. Cette situation incongrue au regard des énormes efforts consentis par l’Etat pour maintenir les prix dans des seuils acceptables, doit rapidement changer d’abord pour encourager les véritables professionnels du secteur et donner ensuite une assise solide à l’économie bouchère, longtemps accaparée par des intermédiaires parasitaires.
Les prix de la viande rouge et de la viande blanche en cours actuellement sur le marché national sont injustifiables. Les prétextes avancés ici et là portant sur la hausse des prix de l’aliment de bétail pour justifier cette flambée ne tiennent pas la route. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a indiqué, samedi passé, à l’occasion du 48e anniversaire de la création de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) que des sanctions vont pleuvoir sur tous ceux qui augmentent sans raison valable, les prix. Espérons que cet avertissement ainsi que toutes les décisions prises récemment par le Gouvernement pour assainir la filière vont porter leurs fruits aussi bien pour l’économie nationale que pour les consommateurs.