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Les entreprises publiques face à d’énormes difficultés

Dans son dernier rapport, la Cour des comptes met en évidence les difficultés dont souffrent les entreprises publiques de manière générale. Il fait ainsi observer que «le secteur public marchand présente, à l’exception d’un nombre très réduit de groupes à savoir Sonatrach, Saïda, Gica (ciment) Cosider (BTP), Serport (Transport) et Madar (agro-industrie), de faibles performances économiques et financières en dépit du soutien financier conséquent de l’Etat ».

Il explique dans son rapport que «les assainissements financiers, à titre d’annulation des créances du Trésor, de rachat des dettes et de gel du découvert, se sont élevés, à titre d’exemple, pour la période allant de 2003 au premier trimestre 2019, à 1.903 milliards de dinars de dinars, alors que les plans de modernisation et de développement des groupes publics, financés par des crédits bancaires à un taux bonifié, ont atteint au 31 mars 2020 un montant global de 1.397 milliards de dinars».

Déroutant ! Par ailleurs, la rentabilité financière moyenne globale du secteur public marchand, sans Sonatrach et sans les 6 entreprises précitées, est très basse comparativement au taux des placements en vigueur à la même période sur le marché qui est supérieur à 6%.

Durant cette période, 14 sur les 44 groupes (soit presque 32%) ont enregistré des rentabilités financières et commerciales négatives parmi eux l’important groupe Sonelgaz et 15 autres groupes (soit 34%) ont enregistré, en 2018, un taux de rentabilité financière inférieur à la moyenne globale», est-il souligné dans ce document.

Au titre de l’exercice 2018, la valeur ajoutée des groupes publics et EPE autonomes s’est élevée à « 5.243 milliards de dinars dont 3.894 milliards de dinars de Sonatrach et 485 milliards de dinars des banques et assurances publiques. » La valeur ajoutée du secteur public marchand a contribué à hauteur de « 25,88% à la formation du produit intérieur brut (PIB) dont le montant est de 20 259 milliards de dinars.

Toutefois, hors secteur de l’énergie (Sonatrach et Sonelgaz), la contribution dans le PIB est de 5,51% dont 2,39 au titre des banques et assurances publiques, ramenant la part de la valeur ajoutée dans le PIB des entreprises hors secteur énergie à 3,13%», y es-il ajouté.

En outre, les charges de personnel continuent de poser un sérieux problème. Elles constituent le poste le plus lourd au budget des entreprises. La Cour des comptes relève que  le secteur public «a employé, en 2017 et 2018, respectivement un effectif de 597 655 et 607 9064 pour un montant de 706 milliards de DA et 754 milliards de DA (sans les banques et les assurances et les EPE des EPIC et EPST)».

Il ajoute : «Les entreprises publiques ont absorbé, durant ces deux exercices, en moyenne respectivement 50 et 52% de la valeur ajoutée de l’ensemble des groupes sans le secteur de l’énergie. Pour certains groupes tels que la SNVI, GRCN, Gatma, Imetal et ACS, ce taux a même dépassé les seuils de 86% en 2017 et 100% en 2018».

Mais tout n’est pas morne dans ce chapitre, puisque d’autres groupes publics arrivent à maîtriser les charges de personnel et que le ratio charges de personnel / valeur ajoutée a représenté, en 2018, à titre d’exemple, pour Sonatrach (8,25%), pour le holding Madar (21,13%), pour Gica (31,38%) et pour GTA (33,65%).

Dans un autre registre, les dividendes liés à la gestion des portefeuilles au titre de l’année 2018 affectées au Trésor public sont de plus de 250 milliards de dinars, dont plus de 194 milliards recouvrés durant les années 2019 et 2020, soit un taux de rémunération global de 2,06%. Toutefois, souligne le rapport, sur les 250 milliards, 150 Mrds proviennent de Sonatrach et 81,8 milliards de DA des banques et compagnies d’assurance. Les capitaux propres investis dans les groupes et EPE hors Sonatrach et hors banques et assurances, s’élevant à 3 168 milliards de DA, n’ont procuré donc, en 2018, à l’Etat que 18 milliards de DA, soit un taux de rémunération de 0,57%», poursuit le rapport.

Et d’ajouter : «Le cumul des dividendes recouvrés par le Trésor public depuis 2007 jusqu’au 30 septembre 2020, soit 14 ans, est de 1.665 milliards de DA, dont 1.020 milliards de DA ont été versés par Sonatrach (soit 61,28%) et 645 milliards de DA par les autres EPE (soit 38,72%). La moyenne annuelle versée au Trésor est, donc, de 118 milliards de DA ce qui est inférieur aux dividendes affectés à ce dernier en 2018».

Et les actifs dans tout cela ? La Cour des comptes en parle dans ce document relevant :  «Les actifs en valeurs nettes du secteur public marchand (hors banques et assurances) qui s’élèvent au 31 décembre 2018 à 22 378 milliards de DA sont financés à hauteur de près de 52% par les dettes, soit 11 578 milliards de DA (dont 8 369 milliards de DA des dettes relèvent des 2 groupes Sonatrach et Sonelgaz soit plus de 72% du total des dettes du SPM) ».

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