Pour reconstruire une nouvelle Algérie, il faut faire table rase du passé. Pas totalement, mais dans ses parties crasseuses, au moins. C’est justement ce que la Justice est en train de faire, ou plutôt de terminer, puisque c’est un travail qui dure depuis plus de deux ans déjà.
Avec la condamnation, hier, de l’ancien ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, poursuivi pour des faits de corruption, le Pôle pénal économique et financier du Tribunal de Sidi M’hamed aura accompli un travail de salubrité publique.
La Justice, engagée dans une lutte à mort contre la corruption, a prononcé cette semaine de nouvelles condamnations à l’encontre d’anciens hauts dignitaires du régime, dont des « poids lourds », Ouyahia, Sellal, Bédoui, Bouchouareb et Ould Abbès, dans de nouveaux procès et de nouvelles affaires, hormis la fournée des anciens dignitaires du régime Bouteflika, tels que l’ancien ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, jugé avec des membres de sa famille pour corruption, à une peine de 12 ans de prison ferme et l’ancien ministre Tahar Khaoua, qui a été condamné à 12 ans de prison ferme.
Cependant, condamner c’est remédier aux effets du mal, et la justice avait mieux à faire : rectifier les procédures à la source et procéder à se corriger et à se structurer de manière à agir uniquement dans le cadre du droit et de la légalité des lois.
Ainsi, la bonne gestion des séances, la manière de traiter le justiciable, les délais de prononciation des jugements, le suivi des affaires de spéculation, de contrebande, de drogue et de criminalité sous toutes ses formes, sont autant points sur lesquels des amendements ont été introduits par a Justice.
La moralisation de la vie politique, l’assainissement des réseaux économiques, le contrôle des marchés publics, en au final, l’épuration de la vie publique sont autant d’axes de travail nécessaire à la reconstruction de l’Algérie.