Trois ans sont passés depuis l’élection de M. Abdelmadjid Tebboune à la magistrature suprême et de l’avis de nombreux observateurs de la scène nationale, les bases pour un lancement effectif et solide de la Nouvelle Algérie sont bel et bien installées. Outre la restauration de la confiance entre gouvernants et gouvernés qui s’est totalement dissipée du temps du système Bouteflika, on a assisté, durant ces trois dernières années, à un redéploiement juridique, constitutionnel, économique et diplomatique sans précédent.
Adoption par voie référendaire d’une nouvelle loi fondamentale, renouvellement des institutions constitutionnelles, rénovation de l’appareil judiciaire, promulgation d’une nouvelle loi sur l’investissement, renforcement de la lutte contre la spéculation et la corruption, intensification de l’action diplomatique… Les réformes engagées ont touché quasiment tous les secteurs donnant ainsi de l’Algérie, une image d’une ruche pleine d’activité et de dynamisme.
Nonobstant la délicate conjoncture internationale et la situation épidémique qui réduisent drastiquement les initiatives, l’Algérie a réussi quand même à tirer son épingle du jeu, en réalisant de bons scores sur plusieurs fronts. La gestion avisée de la pandémie du Covid-19, le maintien de la politique sociale, l’augmentation des salaires et des pensions de retraite, l’institution de l’allocation chômage, l’organisation de la 19e édition des Jeux méditerranéens à Oran, la tenue du Sommet de la Ligue arabe à Alger …sont autant d’actions réalisées qui montrent cette résilience et ce redéploiement de l’Algérie.
Si, comme tout le monde peut le constater, l’Algérie a effectué de très grands pas dans la voie du changement et du développement tous azimuts, il ne faudrait pas toutefois qu’elle dorme sur ses lauriers et refasse les mêmes erreurs d’antan. La cadence des réformes engagées doit être maintenue, sinon augmentée, pour mettre le pays totalement à l’abri des bourrasques. Car, tant que l’Algérie dépend de ses hydrocarbures, elle sera toujours fragile et son sort sera lié dangereusement aux prix du pétrole et du gaz.
En finir avec cette dépendance aux hydrocarbures et bâtir une économie diversifiée garantissant la sécurité alimentaire et pouvant porter les exportations hors hydrocarbures au même niveau que celles de nos voisins et pourquoi pas mieux, est la seule et unique issue.
Quand on sait que les exportations des pays voisins se comptent en dizaines de milliards de dollars et que nous sommes encore avec toutes les richesses dont dispose le pays, qu’à sept milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures, on sait que le chemin à faire est encore long. Atteindre plus de dix milliards d’exportations hors hydrocarbures, réduire le chômage, revaloriser la monnaie nationale et améliorer les salaires pour les mettre au même niveau que ceux pratiqués dans les pays du Maghreb doivent être les quatre grands objectifs de l’année 2023. L’Algérie peut et doit être, sur tous les plans, le pays le plus performant sur le continent africain.