La cérémonie d’inauguration de la Foire de la production nationale a été l’occasion pour le président de la République de rappeler la nécessité d’asseoir une politique de développement économique émancipée loin de la dépendance aux hydrocarbures afin d’assurer au pays une sécurité alimentaire durable. Car, il faut le dire, malgré les rattrapages effectués ces trois dernières années en matière d’infrastructures et les réformes économiques engagées ponctuées par des opérations de « débureaucratisation » et de lutte contre la corruption, l’Algérie continue à dépendre dangereusement des hydrocarbures. Ce qui constitue une grave menace pour l’avenir du pays, car à la moindre dégringolade des prix du pétrole et du gaz, la crise s’installe.
En prônant le développement d’une véritable industrie jouissant de forts taux d’intégration et en encourageant la promotion du produit 100% Made in Algeria, le président Tebbounne montre la nouvelle logique dont doit se parer désormais la politique économique du pays. Si par le passé, les barons de l’import-import qui avaient la haute main sur les affaires économiques et politiques du pays, empêchaient toute politique tendant à promouvoir le produit national, maintenant que les donnes ont changé et que les empêcheurs des investissements productifs se font tout petits, tout doit être mis en œuvre pour en finir avec cette économie rentière qui a fait trop de mal au pays et qui n’a profité qu’aux oligarques et à leurs familles.
Dire que les pays qui dépendent pour leur pain, leur lait, leur médicament, leurs armes… de l’étranger sont vouées à de graves crises économiques et à des conflits internes interminables, est une lapalissade. Il ne faut pas être expert pour le savoir ! Ce qui se passe ces derniers temps au Sri Lanka, en Albanie, au Tchad, au Venezuela et dans de nombreux autres pays doit alerter les pays dont le fonctionnement économique dépend essentiellement de l’étranger. L’Algérie dépend actuellement pour son blé, pour son lait et bien d’autres produits essentiels, de l’étranger. Situation inconfortable et menaçante que les pouvoirs publics tentent actuellement par diverses actions de renverser.
L’annonce faite par le président Tebboune concernant le lancement d’ici mai prochain d’une véritable industrie de l’huile de table,100% made in bladi, montre la détermination de l’État à se débarrasser peu à peu de la dépendance à l’étranger et sa volonté à encourager le produit national. De nombreux projets tant dans le domaine agricole qu’industriel sont lancés, avec justement comme objectif de satisfaire le marché national et exporter l’excédent. Gageons que l’année 2023 verra le lancement d’autres grands projets structurants qui vont mettre définitivement le pays à l’abri de l’instabilité des prix des hydrocarbures.