L’Algérie a engrangé de grands bénéfices en 2022. Plus de production, moins d’importation, la balance commerciale est bonne, d’autant que les réserves de change pointent à 60 milliards de dollars.
Mais ce n’est point là le plus important, 2023 s’annonce bonne parce que les indicateurs de gestion le disent ; parce l’agriculture fait des prouesses, parce que le tourisme redémarre. En fait, il y a du travail accompli, dans le bon sens, et il y a encore du travail à faire. En résumé, objectivement, les choses avancent.
Ce qui inquiète par contre, c’est le contexte international dans lequel se trouve l’Algérie. Et ce contexte, sincèrement, n’augure rien de bon. Au contraire.
La guerre en Ukraine n’aura pas eu l’effet escompté par l’establishment US. Le conflit perdure, et c’est l’Europe qui a été le plus touchée par les conséquences de la guerre. Une mesure pathétique, mais qui résume toute la déchéance européenne : le gouvernement français offre des primes, d’à peine 100 ou 150 euros, pour les foyers qui ont recours au bois pour se chauffer et épargner le gaz, devenu une denrée rare.
Les mesures prises à l’encontre de la Russie n’ont pas eu l’effet recherché. A l’inverse, les finances du Kremlin affichent bombance. Jamais la trésorerie n’a été en aussi bonne forme.
L’Ukraine agonise, malgré les souries de Zelensky. Les Etats Unis soutiennent Kiev mais sans maitriser aucun des leviers de la victoire finale. Au lieu de chercher un endroit où, à tête reposer, ils vont parler de la paix à imposer, les principaux protagonistes poussent encore vers la guerre, qui est sans issue tant pour l’Ukraine que pour l’Europe tout entière.
Les pays de l’Union commencent à jouer chacun pour soi, comme lors de la pandémie du coronavirus. C’est dans ces cas extrêmes que l’on constate que finalement, l’UE n’est qu’une formalité politique, loin d’être un bloc compact et monolithique.
L’Allemagne se tourne vers la Chine, et a Chine vers ses intérêts, qui lui dictent de prendre sans plus tarder la locomotive du monde.
Le grand perdant, si le train continue à rouler à ce rythme, ce sont, de toute évidence, les Etats Unis. Et puisque ils sont le premier à le savoir, ils poussent vers une station finale de cette guerre. Et c’est là que les périls deviennent sérieux, et dangereux pour la planète entière.
Si l’Europe pousse vers un baril à 60 euros, c’est qu’elle ne sait pas si l’euro peut tenir encore une année. Au rythme actuel, rien n’est aussi aléatoire que cet euro, battu par la tempête. Rien n’est également certain que le dollar sera encore monnaie planétaire l’année prochaine à cette date.
Les vents sont en train de tourner, les cartes changer de main. Et malheureusement, nul ne peut prédire de quoi demain sera fait. On sait seulement que le contexte sera électrique, à couper au cutter.