La wilaya de Bejaia est connue pour sa vocation agricole. En effet, son relief géographique ainsi que le savoir faire millénaire de ses habitants ont procuré un grand potentiel pour la filière oléicole de la région.
D’après monsieur Aissat Abdelhakim, chef de service production et de l’appui technique au niveau de la Direction des services agricoles de la wilaya de Bejaia, le parc des huileries au niveau de la wilaya recèle 401 huileries dont 96 huileries modernes, 170 Huileries traditionnelles, 120 huileries sous-presse. Sur l’ensemble des huileries modernes, 49 ont été réalisées avec le concours de l’État. Or, il n’existe qu’une seule conserverie moderne implantée à Akbou.
D’après les statistiques recueillies auprès du dit chef de service, la superficie totale des terres agricoles consacrées à la plantation d’oliviers dépasse, actuellement, les 57 000 Ha dont près de 51 700 Ha en production. En outre, le nombre d’oliviers en production dépasse les 4 500 000 oliviers sans compter près de 6000 nouvelles plantations (non productive encore).
Or, concernant les prévisions relatives à la production d’olive, pour la campagne en cours, elle est estimée à 746 317 Qx, dont 827 Qx d’olive de table et près de 746 000 Qx d’olive à huile. Au sujet du rendement des olives, il a été estimé à 14,44 q /h. Par ailleurs, les prévisions concernant la production d’huile d’olive est estimée à 13 722 210 litres pour la campagne en cours, soit en baisse comparée à la production de la campagne précédente 2021/2022 qui était de 16 000 000 litres.
Concernant la production obtenue pour le premier trimestre de la campagne en cours (2022/2023), la situation arrêtée au 10 du mois en cours s’est annoncée comme suit : Sur une superficie récoltée de 24 475 ha, la quantité totale d’olives récoltés s’élève à 329 933,44 Qx, dont 827 Qx d’olive de table et 329 106,44 Qx d’olives à l’huile.
Quant à la quantité triturée elle est de 268 736,77 Qx Pour ce qui est de la production d’huile d’olive pour ce premier trimestre de la campagne en cours, 5 660 654 litres ont été enregistrés. Pour le rendement d’huile, il a atteint les 21,06 L/Q, un tau un peu plus élevé que le tau prévisionnel qui était de 18,41 L/Q, soit plus de 3 L/Q.
Par ailleurs, concernant une légère amertume observée dans le goût de l’huile dans certaines régions, ce qui a suscité l’inquiétude du consommateur, monsieur Aissat tient à les rassurer car, au contraire, il n’est que le signe de la bonne qualité de l’huile. En effet, le manque d’eau a fait que l’arbre puise l’eau de ses feuilles, ce qui a engendré cette amertume.
Les incendies qu’a vus la région ainsi que le manque d’eau ont engendrés la naissance de rumeurs prédisant une production réduite de l’huile d’olive. Ceci a fait que le prix de l’huile soit vu à la hausse. Il a atteint chez certains oléiculteurs et revendeurs les 120 DA / Litre. Alors que les prix ont été arrêtés par la Direction de l’agriculture comme suit : pour les prix de gros : l’olive de table à 200 Da le kilo, l’olive à l’huile à 120 Da le kilo et l’huile d’olive 800 Da le litre.
Pour ce qui est des prix de détail : l’olive de table à 250 Da le kilo, l’olive à l’huile 150 Da le kilo et l’huile d’olive entre 850 et 900 Da. Pour ce qui est des variétés cultivées dans les différentes régions de la wilaya nous citons : Chemlel, Limli, Azeradj, Tablout, Taksrit, Bouchouk. Les pratiques traditionnelles entravent le développement de la filière oléicole dans la wilaya de Bejaia.
Beaucoup de problèmes freinent le développement de la filière oléicole dans la wilaya de Bejaia. Nous citons entre autres le problème de l’acidité de l’huile d’olive qui empêche son exportation. En effet, quoi que l’huile de la région soit bio à 100/100, son degré d’acidité dépasse les normes requises pour l’exportation soit inférieure à 0,8 0/0. D’après monsieur Aissat, ce problème est dû au mauvais itinéraire technique. En effet, le problème commence dors et déjà, par les méthodes de cueillette.
Il dénonce, par ailleurs, la méthode de gaulage qui est utilisée à nos jours. Cette dernière, agresse l’arbre et l’olive, additionne-t-il. Il ajoute « l’exposition de l’olive au soleil durant des jours ainsi que le mauvais conditionnement. L’itinéraire allant de la cueillette à l’huilerie, l’olive reste des jours dans des sachets en plastiques, exposée au soleil, ce qui fait son acidité et affecte généralement sa qualité ».
Un autre problème d’envergure, est celui du circuit de commercialisation. L’huile d’olive, se vend dans les marchés et sur les trottoirs sans aucun contrôle ni mesure de sécurité au vu et au su de tous. De l’huile exposée au soleil dans des bidons et des bouteilles en plastiques du matin au soir et de marché en marché sans qu’aucune mesure ne soit prise à l’encontre de ces vendeurs et revendeurs