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« Grenouillages » aux portes sud-est de l’Algérie

Dans ce conflit planétaire de l’ordre de ce qui se passe en Ukraine, un conflit qui s’enlise, se dilue et s’internationalise, les puissances jouent des parties de « tu me tiens par-ci, je te tiens par-là ». La Libye fait partie malheureusement de ce jeu de Monopoly où chaque joueur, pour gagner doit ruiner ses adversaires.

Il y a quelques jours, le directeur de la Central Intelligence Agency (CIA), William Burns, a rencontré le chef du gouvernement d’unité nationale libyen, Abdulhamid Dbeibeh, dans la capitale libyenne Tripoli, ainsi que le chef des forces armées dans l’est de la Libye, Khalifa Haftar, à Benghazi.

La chaîne de télévision locale privée « al-Massar » et le journal électronique « address libya », ont rapporté que Haftar avait reçu Burns, « qui effectue pour la première fois une visite en Libye », dans son bureau à al-Rajma (25 km à l’est de Benghazi).

Aucun détail sur la rencontre entre Burns et Haftar n’a été relayé par ces médias, tandis que l’ambassade des États-Unis en Libye n’a pas émis de commentaire sur la visite du chef de la CIA.

Ce qui intéresse dans cette visite, c’est la remise sur selle du maréchal Haftar par les Etats Unis, par le biais de cette visite, qui, en définitive, l’adoube et le réhabilité. 

On s’en souvient, en plein été 2022, le tribunal du district de Virginie aux Etats-Unis a reconnu Khalifa Haftar coupable de multiples crimes de guerre commis contre des civils par des troupes et des mercenaires sous son contrôle, lors du tristement célèbre siège de Ganfouda. Tous ces massacres ont été commis durant la seconde guerre civile libyenne.

Durant ces mois, Haftar a gardé le silence et a tenu à jouer « clean », d’autant que son profil de présidentiable a été sérieusement cramé. Manquant de légitimité et lâché par ses soutiens à l’international, la situation de Haftar était intenable. 

Mais là, les données changent : la rencontre avec Burns a des relents de remise sur rails. A quels desseins ? L’avenir proche nous le dira. 

D’autant que la partie États Unis-Russie par Ukraine interposée n’a pas livré tous ses secrets.

La situation s’est aggravée en Libye depuis mars dernier, lorsque le parlement libyen a nommé un nouveau gouvernement dirigé par l’ancien ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha, mais Dbeibeh assure qu’il ne cédera le pouvoir qu’à un gouvernement issu d’un « parlement élu », faisant craindre que la Libye ne replonge dans la guerre civile.

La date de la tenue d’élections parlementaires et présidentielle n’a pas encore été arrêtée et les Libyens ne savent pas encore de quoi demain sera fait.

L’Algérie, qui a indiqué à maintes reprises que la Libye était une ligne rouge pour l’Algérie et que sa propre sécurité nationale commençait en Libye, suit la situation avec intérêt en prenant en ligne de compte tous les scénarii.

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