Nous avions déjà dit dans un précédent article que l’année 2023 sera décisive. Pour toute la planète. Car la guerre en Ukraine aura trop duré. Au préjudice de tous.
Pour l’Europe d’abord, fragilisée par une guerre en Ukraine qui s’éternise et s’internationalise. On le voit aujourd’hui en France, qui joue presque sa survie en 2023 tant le retour de flammes aura été insidieux et dévastateur pour elle. L’Allemagne, qui a tôt compris les enjeux et les conséquences qui en découleraient, essaye de faire cavalier seul et lorgne du côté de la Chine, observée comme l’avenir.
L’Ukraine, malgré toutes les aides occidentales, est en train de se faire hara-kiri, sous l’œil hypocrite de ses maîtres de l’heure.
La Russie, qui, paradoxalement, engrange beaucoup de bénéfices financiers de cette guerre, commence à ressentir les effets d’une guerre d’usure qui la laisserait sur le carreau. Le changement du chef militaire en dit long sur ses appréhensions du moment. Le général Valéri Guerassimov, 67 ans, a été nommé commandant du groupement combiné de troupes déployées en Ukraine. La manière dont a été révoqué Sergueï Sourovikine renseigne sur la volonté du Kremlin d’en finir le plus tôt possible avec Zelensky, « quoi qu’il en coûterait ».
Les Etats Unis également ressentent l’expansion et la propagation des effets de cette guerre comme une défaite, puisque la Russie s’en ressent faiblement, du moins pour le moment, et parce que c’est l’Ukraine, et par voie de conséquence, l’Europe occidentale qui sont en train d’être mis à terre.
Tout cela conduit à une réactivation des plusieurs processus et menées de sous-sol pour désengorger les intérêts des uns ou des autres. Ainsi, au Moyen-Orient, les choses s’activent.
A Abu Dhabi, le sommet arabe restreint s’est penché sur les défis d’ordre régional et international et les dirigeants des Émirats, de l’Égypte, du Qatar, du Bahreïn, de la Jordanie et du Sultanat d’Oman y ont participé. Sur la non participation de l’Arabie saoudite et du Koweït, rien n’a filtré.
On sait, à l’inverse, que cette réunion intervient au lendemain de la tenue d’un sommet tripartite sur la question palestinienne entre le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi, son homologue palestinien Mahmoud Abbas et le roi Abdallah II de Jordanie, au cours duquel ils ont appelé Israël à mettre fin à ses actions « illégales » contre les Palestiniens, la mosquée Al-Aqsa et les lieux saints de Jérusalem.
Le lendemain de ce mini-sommet, l’Arabie saoudite signifiait au conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, qu’elle ne normalisera pas ses relations avec Israël sans l’établissement d’un État palestinien.
Américains et israéliens en appellent à l’Arabie saoudite, d’« élargir » les accords d’Abraham, lesquels ont officialisé les relations entre Israël et plusieurs pays arabes. La réponse n’a pas tardée : «Une vraie normalisation et une vraie stabilité ne viendront que si on donne aux Palestiniens de l’espoir et de la dignité, ce qui nécessite qu’on leur donne un État », a déclaré Fayçal ben Farhane, chef de la diplomatie saoudienne, dans une vidéo publiée sur Twitter vendredi.
A gardez en ligne de compte aussi, la volonté de mettre, tôt ou tard, l’Iran « hors circuit ». Reste à trouver juste la parade pour ce faire.
Si on déplace le curseur au Maghreb, après avoir vu ce donnait le Machrek, l’on constate que le statu quo est recherché par les puissances. Ni la Libye ni encore moins le Sahara occidental ne bénéficient de la priorité dans l’agenda international. Au contraire, la visite du patron de la CIA à Tripoli, puis à Benghazi, où il a rencontré tour à tour Dbeibeh et Haftar, est une forme de reconnaissance au maréchal libyen, donc à un pouvoir bicéphale, donc, finalement, à un statuquo d’où il sera difficile de sortir indemne.