Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu hier, à Alger, les chefs et les représentants des mouvements politiques de la République du Mali.
Près de huit ans après les accords d’Alger, signés conjointement par Bamako et les signataires du Plan de paix regroupés aujourd’hui, dans l’ensemble dit Confédération des Mouvement de l’Azawad, fait du surplace, et, pire, connaît des tensions extrêmes depuis quelques semaines.
L’objectif d’Alger est de faire aboutir un consensus, qui a déjà été réussi, et de concrétiser sur terrain, les décisions des accords. Il est vrai que huit ans après, certains points méritent révision, mais dans l’ensemble le Plan est bon.
Si les chefs des mouvements politiques maliens se félicitent du rôle que joue l’Algérie dans « la résolution des problèmes au Mali », c’est parce qu’ils ont vécu, et connaissent bien la nature des médiations occidentales. L’une après l’autre ces médiations ont proposé et mis sur rails des mécanismes de guerre : Serval, Barkhane, Tabuka, Minusma, G5-Sahel, etc. Aucun n’a réussi ; tous, sans exception, n’ont fait qu’attiser les feux de la discorde et soumis les populations civiles au meurtre et à la dévastation.
La guerre ne résout pas le problème du terrorisme, si l’Algérie le dit, c’est en ès qualité, c’est parce qu’elle l’a vécu et réussi à en endiguer les méfaits. La médiation, l’intercession et le dialogue sont d’autres outils qui prolongent la guerre par des moyens pacifiques, les résultats obtenus ne changent en rien dans le principe de guerre antiterroriste.
L’Algérie est un allié puissant des Etats Unis dans la guerre contre le terrorisme, un vis-à-vis privilégié du Commandement américain pour l’Afrique (Africom), de même qu’elle est un allié stratégique et historique de la Russie, mais concernant le Mali, on est dans le voisinage immédiat, et pas question de laisser aux autres le soin de faire le nécessaire à nos portes sud.
Désamorcer la crise au Nord-Mali, c’est désamorcer la poudrière au Sahel, car tout est concentré sur le Mali. La stratégie de jeu des puissances alimente cet espace saharo-sahélien qui prolonge l’Algérie de sorte à y introduire la grande réinitialisation, qui jusque-là n’a pas abouti. Et c’est tant mieux pour les pays du champ.
Le principe de sécurité commande de poser comme postulat premier que la sécurité nationale commence à l’extérieur…