Au-delà de la saisie record de psychotropes opérée par les services de la Sûreté nationale à la veille du mois de Ramadhan, puisqu’il s’agit de plus de 1,6 million de capsules de psychotropes de type « Prégabaline » (communément appelé par le milieu « saroukh »), il y a surtout à s’appesantir sur le modus operandi.
Un chef, établi à l’étranger, qui donne les ordres par le biais de whats up, un chauffeur, sexagénaire et repris de justice, un convoyeur, un « éclaireur » (accompagné par son épouse pour passer « clean ») et tout l’arsenal mécanique, logistique et financier pour se déplacer des frontières sud aux grandes villes du littoral, Alger, Oran et Annaba.
Le Service central de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants (SCLTIS) vient de mettre en échec l’une des plus importantes tentatives d’inonder l’Algérie de comprimés psychotropes en provenance d’un pays voisin.
La quantité de comprimés aurait littéralement « zombifié » des centaines de jeunes et créé des crimes à longueur de rues.
Dans un reportage vidéo sur cette opération, la DGSN a révélé un «plan insidieux mis en place par un réseau criminel composé de 10 individus, dont un couple marié, qui préparait la phase finale d’inonder les villes de poison.
Le cerveau de ce réseau, actuellement en état de fuite en France», fait l’objet de cinq mandats d’arrêt internationaux, est l’un des barons de drogue et des psychotropes les plus dangereux. Il est dénommé Ch. Chouaib et est aussi connu sous les pseudonymes Zkabouj ou El Hadj.
Dans ses aveux filmés, l’éclaireur a indiqué que le réseau dirigé par El Hadj active dans le trafic de toutes sortes de drogues, y compris la cocaïne.
Il a également révélé avoir reçu 400 000 DA pour la tâche qui lui a été confiée, et 120 million de dinars pour le chauffeur du camion-citerne.
L’opération policière s’est achevée sur le parking de l’aéroport d’Alger à 2h, où les membres du gang ont été interceptés les uns après les autres, alors qu’une autre brigade policière donnait l’assaut au camion-citerne, caché dans un hangar désaffecté à Ouled Chebel, à Blida.
Comme nous les disions au début de cet article, c’est la quantité qui interpelle, de même que la récurrence des tentatives d’inonder les grandes villes de ce poison nocif. Ceci expliquant cela, on appréhende mieux la prolifération des actes inciviques, des délits et des crimes crapuleux, de jour comme de nuit, dans les villes algériennes depuis un certain temps.