Obnubilé par la question du Sahara occidental, le Maroc s’était lancé dans plusieurs opérations marketing coûteuses et dangereuses à la fois. De Pegasus au MarocGate, en passant par la corruption d’armées de journalistes européens, eurodéputés et autres politiciens, acteurs et sportifs, les opérations de charme et les cartes postales marketing ont ruiné les caisses, tant les noires que les blanches.
Le pire, c’est que souvent les opérations menées en sous-sol n’avaient servi à rien. Pis encore, certaines ont totalement terni l’image du Maroc à l’international, comme Pegasus et le Parlement européen.
A l’interne, la société marocaine s’agitait et le gouvernement Akhennouch était incapable de redresser la barre. Loin des partis-pris et des jugements politiques, le rapport du FAO est sans appel pour le Maroc.
En effet, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) vient de publier son dernier rapport intitulé « Aperçu régional de la sécurité alimentaire et de la nutrition au Proche-Orient et Afrique du Nord».
Ce rapport, élaboré en collaboration avec le Fonds international de développement agricole (FIDA), l’Unicef, le Programme alimentaire mondial (PAM), l’OMS et la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (UNESCWA), révèle que 53,9 millions de personnes souffraient d’insécurité alimentaire grave dans la région arabe en 2021, soit une hausse de 55% depuis 2010 et une augmentation de cinq millions de personnes par rapport à l’année précédente.
Au Maroc, 2,1 millions de personnes souffraient de malnutrition entre 2019 -2021 contre 1,6 million entre 2018-2020.
La prévalence de la sous-alimentation par rapport à la population totale a atteint un taux de 5,6% entre 2019 et 2021 contre 4,4% entre 2018 et 2020. Par ailleurs, le rapport révèle que la prévalence du retard de croissance chez les enfants marocains de moins de cinq ans est à 12,9 % en 2021, contre 13,4 % en 2020. La prévalence du surpoids chez les enfants de moins de cinq ans est de 11,3%.
Ce taux demeure inchangé en comparaison avec l’année 2019. Le rapport précise également que le taux de prévalence des femmes en âge de procréer (15-49 ans) et présentant des signes d’anémie est passé de 29,7% en 2018 à 29,9% en 2019.
Le rapport fait savoir que 6,2 millions de Marocains n’avaient pas les moyens de s’offrir un régime alimentaire sain en 2020, ce qui représente un taux de prévalence de 16,7%. Le coût d’une alimentation saine au Maroc est de 2,80 dollars par personne et par jour.