Il faut vraiment éplucher à la loupe les dossiers entassés dans les tribunaux pour trouver une affaire de corruption d’importance impliquant une personnalité.
Alors que dans un passé récent, les scandales de corruption se ramassaient à la pelle, aujourd’hui ils ne font plus parler d’eux. Peut-être à une échelle réduite, un pot-de-vin de la part d’un maire par-ci ou une entourloupe « pas très catholique » par-là. Mais vraiment pas de quoi s’émouvoir.
En fait, comme le souligne un papier de fond publié sur l’agence presse service, dans cette Algérie d’après-Hirak, les affaires de corruption ne sont plus monnaie courante, et cela, depuis l’année 2020. Il y a évidemment quelques affaires ici et là sans, toutefois, atteindre un niveau inquiétant. Même si l’Algérie n’a pas totalement extirpé la corruption, il y a une diminution très nette de la corruption.
Si certains responsables, encore tentés par l’enrichissement illicite, réfléchissent aujourd’hui, mille fois avant de mettre un dinar dans la poche, c’est parce que les images qui ont émaillé la vie politique de l’Algérie depuis deux années laissent interdit.
L’oligarchie dominante qui faisait et défaisait la vie politique et économique en Algérie est derrière les barreaux. Beaucoup paierait cher pour retrouver une liberté dans un hameau isolé dans les hauteurs de Médéa entre une chèvre et deux poules, dans l’apaisement d’une vie quiète et sans histoire passée à labourer son champ.
Ceux qui avaient entre les mains le déjeuner et le dîner des Algériens ne sont plus en mesure de se nourrir eux-mêmes. Les images frappantes, presque glaçantes des Kouninef, Haddad et Tahkout derrière les barreaux, feront encore réfléchir pendant longtemps.
Le temps des intouchables de la République est révolu et la page définitivement tournée. De toute évidence, il serait puérile de penser que la bataille est gagnée pour de bon, parce qu’il y aura toujours des personnes qui seront tentés par les entourloupes faciles et rentables, mais ce sera fait dans des proportions quasi-insignifiantes par rapport avec ce que l’Algérie a vécu.