La commémoration du 67e anniversaire de la mort au champ d’honneur de Souidani Boudjemaa (16 avril 1956) est une occasion pour rappeler l’héroïsme et les faits d’armes d’un chef militaire hors-pair qui a sacrifié sa vie pour la liberté et l’indépendance de l’Algérie.
La stèle érigée à l’Oued Mazafran, au Sud de Koléa, en hommage à ce héros national, rappelle le souvenir de l’un des artisans de l’histoire de l’Algérie contemporaine, le Chahid Souidani Boudjemaa, membre du Groupe des 22, à l’origine du déclenchement de la glorieuse guerre de libération nationale, souligne un ouvrage sur le parcours révolutionnaire de ce Chahid, publié par le musée régional de Médéa.
Le martyr était également membre fondateur du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA) et commandant de la région de la Mitidja, sous le nom de « Si Djilali », durant la Révolution, selon le même ouvrage qui souligne et qu’il était condamné à mort à deux reprises, par la justice coloniale française.
Souidani Boudjemaa avait rejoint le combat libérateur à un âge précoce, lorsqu’il organisa en 1943, alors qu’il n’avait pas plus de 21 ans, une manifestation massive dans sa ville natale, Guelma, pour dénoncer la politique répressive de la France coloniale contre les algériens. Il fut arrêté et emprisonné pendant trois mois, selon le même ouvrage.
Les historiens sont unanimes sur le caractère bien trempé de ce chef militaire hors-pair, ce qui l’avait habilité à occuper des postes de responsabilité durant la Révolution de Novembre, avant de tomber au champ d’honneur, dans un accrochage avec les forces ennemies, deux ans après le déclenchement de la lutte armée.
Le Chahid Si Djilali est né le 10 février 1922 à Guelma. Il rejoint très jeune les rangs des scouts musulmans à Guelma, avant l’obtention de son baccalauréat, puis son adhésion au Parti du peuple algérien (PPA), et plus tard à l’Organisation spéciale (OS). Il participa à plusieurs opérations, dont la plus connue reste celle contre la Poste d’Oran le 5 avril 1949.
« Ce parcours a contribué à forger sa personnalité militante », a estimé Nadhira Chetouane, professeur d’histoire à l’université de Khemis Miliana (Ain Defla).
Une foi inébranlable en la lutte armée pour libérer le pays
A l’instar de tous les algériens de l’époque, les massacres du 8 mai 1945, furent un véritable électrochoc pour Souidani Boudjemaa, qui se trouvait en service militaire obligatoire. Il fut convaincu dès lors de l’impératif de la lutte armée en tant qu’unique moyen pour restituer la souveraineté nationale.
Ce qui l’amena à rejoindre l’OS où lui furent confiées plusieurs activités, dont la collecte d’armes, avant qu’il ne soit découvert et capturé par l’administration coloniale en 1948 qui l’a condamné à 18 mois de prison ferme. Ce fut là sa dernière arrestation par l’ennemi français, a indiqué Achour Mahfoudh, professeur d’histoire à l’université d’El Affroun.
Après sa sortie de prison, il a poursuivi son militantisme au sein de l’Organisation secrète, où il fut chargé de l’acheminement d’armes. Malheureusement, son activité dans l’Est algérien fut découverte par le colonisateur, ce qui l’a contraint à rejoindre la région d’Oran, où il participa le 5 avril 1949 à la célèbre opération contre la Poste d’Oran, qui lui a valu une condamnation à mort par contumace.
Le « lion de la Mitidja » se déplaça, par la suite, vers la ville de Douaouda, à l’Est de la capitale, où il entra dans un accrochage avec les forces ennemies, qui s’était soldé par la mort d’un inspecteur de police français. Souidani Boudjemaâ a réussi à s’échapper.
La justice coloniale prononça à son encontre une autre condamnation à mort par contumace.Au début des années 50, Si Djilali poursuivi sa lutte dans la région de la Mitidja, en jouant un rôle de premier plan dans la préparation du déclenchement de la Révolution avec le Groupe des 22.
Il fut aussi membre fondateur du CRUA, avant d’être désigné commandant de la région de la Mitidja, où il a supervisé les différentes étapes de la préparation de la Révolution, selon le même ouvrage suscité.