« Sánchez cesó a González Laya como ministra una semana después de que Marruecos se lo pidiera. Rabat exigió, en una reunión secreta celebrada en julio de 2021, la cabeza de la ministra de Asuntos Exteriores como condición previa para dialogar sobre la normalización de la relación con España ».
Cette « attaque » d’un article paru sur le média espagnol El Confidencial, donne à peu près ceci en français : « Sánchez a limogé González Laya en tant que ministre une semaine après que le Maroc lui ait demandé de le faire. Rabat a exigé, lors d’une réunion secrète tenue en juillet 2021, la tête du ministre des Affaires étrangères comme condition préalable pour discuter de la normalisation des relations avec l’Espagne ».
Cette « annonce-bombe » a été signée par les deux journalistes d’investigation José Bautista et Ignacio Cembrero, connus pour leur sérieux et leur « résistance » aux tentatives de corruption marocaines.
Gonzalez Laya a été ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération du 13 janvier 2020 au 12 juillet 2021 dans le gouvernement Sánchez II. Juriste de formation, spécialiste du droit international, elle savait discerner entre le droit et le non-droit, et de ce fait, elle avait des positions claires sur le Sahara occidental, mettant à mal les revendications fantaisistes de Rabat.
On savait que le chef de gouvernement espagnol avait des liens discrets, pour ne pas dire secrets, avec Rabat et qu’il répondait favorablement à presque toutes leurs sollicitations, après avoir été mis à mal par l’épisode de l’ « invasion » des migrants à partir de Ceuta et Melilla, les deux enclaves espagnoles situées sur les terres marocaines.
Par petites bribes, on comprend mieux les compromissions de Pedro Sanchez avec le Maroc, par des décisions auxquelles reste étranger le peuple espagnol dans son ensemble, au point d’hypothéquer l’économie de son pays.
Le retournement de la position espagnol vis-à-vis du Sahara occidental a été l’épisode le plus douloureux de son revirement spectaculaire. Il s’agissait en même temps d’une trahison d’abord, à la position historique de l’Espagne, qui, en tant que puissance administrante, avait des responsabilités vis-à-vis du peuple sahraoui, qu’elle devait accompagner jusqu’à l’aboutissement de ses revendications pour ses droits légitimes.
Cette « triple trahison » (à l’Espagne, au Sahara occidental et au droit international) passait mal, et l’Algérie se devait de prendre position contre ceux qui font de la félonie un art politique de bas étage.
Le coup de froid qui s’est installé depuis lors, entre Alger et rabat, Pedro Sanchez en porte et portera l’entière responsabilité. Si aujourd’hui, il peut encore se lover dans une position qui sied à ceux à qui il voulait surtout « rendre l’ascenseur » (Dieu sait pour quels motifs, mais l’histoire, ce terrible contempteur, nous le dira bientôt), demain, il laissera son poste et son successeur aura le lourd fardeau de rendre aux sahraouis ce qui appartient aux sahraouis.
Pedro Sanchez a commis cet inénarrable outrage de livrer ce qui ne lui appartient pas à ceux qui n’en ont pas droit.