De la rébellion au Nord-Mali de 1991 (souvenez-vous de Hassan Fagaga, Ibrahim Ag Bahanga, Iyad Ag Ghali, Rhissa Ag Sidi Mohamed, Zeidan Ag Sidalamine, Abderamane Ghala et El Hadj Ag Gamou ) à la guerre de sous-traitance du Soudan d’avril 2023, c’est trente-deux années de médiations couteuses mais nécessaires, pour apaiser un Sahel en constante ébullition.
Aujourd’hui, c’est une partition encore plus intense, et dont les enchevêtrements paraissent inextricables, qui se joue dans le voisinage. Beaucoup de puissances régionales et mondiales y sont impliqués indirectement soit avec Al Borhane soit avec Dogolo Hmeidet et Israël, on s’en doute, n’est pas loin. D’ailleurs les deux chefs militaires ont été des « normalisateurs ».
En arrière-fond de cette guerre soudanaise qui promet d’être longue, couteuse et surtout, expansive, il y a comme un gout de transposition de la guerre en Ukraine dans la Grand Sahara.
Mauvais élève, dirigé par des responsables où chacun est intéressé par ses propres intérêts et son parcours de chef, le Soudan n’a pas appris la leçon de la partition du pays et des exactions de la tribu des Janjawids.
Que peut faire l’Algérie face au Soudan, alors que d’autres tensions existent dans le voisinage : Tunisie, Mali et Libye, sans compter le bientôt cinquantenaire conflit du Sahara occidental ? D’abord, évacuer ses ressortissants ; et c’est ce qu’a fait Alger, puisqu’une opération d’évacuation des membres de la communauté nationale établis au Soudan, désirant quitter ce pays, et le staff de l’ambassade d’Algérie à Khartoum a été lancée hier.
L’appel au calme et au dialogue lancé par le président Tebboune, en tant que président en exercice de la Ligue arabe, est pour le moment « parasité » par d’autres appels, plus pernicieux et plus belliqueux. Chacun des deux belligérants, fort d’une manne financière qui aurait mieux servi à la construction du pays, s’emploie à damer le pion à son adversaire.
Comme on l’a dit, l’évacuation des puissances régionales et mondiales de leurs ressortissants est un bien mauvais signe : il signifie clairement que la guerre va s’inscrire dans le temps.
