La guerre en Ukraine aura été fatale pour l’Europe. Fragilisés par la crise et l’inflation, la monnaie européenne menace de se fissurer plus lourdement et plus rapidement que prévu.
Premiers effets, l’euro est tombé à son plus bas niveau en 20 ans, menaçant d’infliger de nouvelles épreuves à une économie qui doit déjà faire face à une poussée de l’inflation. Et la mauvaise nouvelle est que la chute de la devise communautaire pourrait ne pas s’arrêter là, car la baisse de l’euro n’est pas la seule mauvaise nouvelle.
Ces derniers mois, la valeur de la devise européenne a été de plus en plus corrélée aux prix du gaz naturel, l’euro baissant lorsque les prix de la source d’énergie augmentent, comme c’est le cas cette semaine.
L’Europe s’efforce tant bien que mal de se sevrer de l’approvisionnement russe et de constituer des réserves avant les mois froids de l’hiver, mais les investisseurs estiment que le coup porté à son économie sera énorme. Image frappante de cette Europe en ruine monétaire, l’agence de notation Fitch a abaissé, il y a deux jours, la note de la France concernant sa dette et son déficit.
Mais le danger viendra surtout du nouveau pôle qui a fini sa construction. Selon le média en ligne actucrypto.info, pour l’ancien président russe Dmitri Medvedev, les monnaies fiduciaires des États membres des BRICS n’auront pas d’alternative à l’avenir. Les pays du bloc doivent réfléchir à leurs formes numériques et à une monnaie numérique émise par le groupe dans son ensemble.
Medvedev prédit l’effondrement de l’euro et l’avènement de nationalisations monétaires sur le Vieux Continent. Les monnaies du BRICS prennent ainsi de l’ampleur. Le rouble, le yuan chinois et la roupie indienne, notamment, sont amenés à s’affirmer davantage dans les échanges internationaux.
Selon Dmitri Medvedev, l’euro « a commencé à perdre son rôle de moyen de paiement universel ». Les chocs financiers en Europe ne devraient pas tarder à se faire sentir, a-t-il prédit, avant de parler de retour à « un système de patchwork financier avec des monnaies nationales”.
Cela signifie-t-il que l’euro sera bientôt un sujet du passé ? Selon l’ancien président russe, il faudra faire ses adieux à la monnaie unique européenne et se tourner vers les monnaies nationales telles que le mark, la lire ou le franc français.
Les dirigeants des pays du BRICS esquissent une stratégie alternative qui réinvente les échanges commerciaux et la circulation monétaire internationale. Selon Medvedev, les monnaies nationales émises par les pays du BRICS devraient être numérisées.
En parallèle, une monnaie numérique émise par les BRICS dans son ensemble pourrait voir le jour. Cette stratégie dérive de la tendance à la baisse du dollar américain et de l’euro. Les dirigeants du bloc en développement réfléchissent ainsi à une restructuration du système financier international pour y incorporer leur propre influence.