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L’Algérie réagit aux stratégies de nuisance dans la région Maghreb-Sahel

Déjà sous nos yeux se déroule la nouvelle carte du monde. La guerre en Ukraine aura été juste l’accélérateur. Tous les ingrédients étaient en place pour opérer la transition. Ni la Chine ni la Russie ne sont sortis du néant. La défaite des Etats Unis, en tant que pôle unique et exclusif, a été soulignée en le 11 septembre 2001, lorsque n’y voyant rien venir, ses services de renseignement ont signé leur propre échec. Le terrorisme n’a pas gagné non plus. Il a été l’agent « déclencheur », comme la guerre en Ukraine aura été un agent accélérateur.

Les transitions sur la vie des Etats et des nations se font sur la longue durée, celle que l’historien Fernand Braudel (qui a longtemps vécu en Algérie) oppose au moment présent, et qui est la véritable base de l’histoire.

Et même la guerre au Soudan ne servira pas à changer le curseur de l’Europe vers l’Afrique, car dans la longue durée la guerre civile aura été anecdotique face aux transformations majeures qui secouent la planète.

Le revirement des pays du Golfe de l’Occident vers l’Orient est significatif des ces changements majeurs, eux qui ont toujours tourné autour de l’orbite étasunienne. 

De même, l’éviction de la France de l’Afrique a été signification de fin humiliante de l’époque Jacques Foccart et de la villa Luzarches. Les mouvements panafricanistes champignonnent sur tout le continent, créant des milliers de Kémi Séba. 

Pour l’Algérie, évoluant avec fermeté et vigilance dans son milieu géographique naturelle, la triple région maghrébo-saharo-sahélienne, le Niger, et seulement le Niger, continue à constituer le ventre mou des « pays du champ ». Est-ce son intégration dans un mécanisme commun, le Cemoc, par exemple, s’éloignera des mains occidentales ? Pas très certain ; d’autant que juste derrière la porte, comme il a fait pour le Soudan, avec les conséquences désastreuses que l’on sait, Israël attend son heure. Washington essaye même de jouer les « rabatteurs » pour Tel Aviv, en pressant Niamey à « normaliser » avec l’entité sioniste.

L’Algérie joue contre la montre concernant les pays qui s’agglutinent à ses frontières. Maintenant, comme on l’a dit, l’Histoire ne se jouera pas sur des anecdotes, mais sur les changements essentiels. Sur ce plan-là, le monde est en train de se métamorphoser et les cartes changent de main. 

Est-ce que l’Otan sera-t-il d’un plus grand secours en s’implantant en Asie ? Pour répondre, il faut observer non pas la réaction de Pékin, car on la connaît, mais l’action chinoise, qui va venir. Pékin a affiché sa désapprobation de l’expansion vers l’est de l’Otan. Et hier, les autorités chinoises, s’exprimant sur l’ouverture par la Nato d’un bureau de liaison en Asie, a appelé à « la plus grande vigilance ».  

Le travail groupé demeure la meilleure réponse aux défis qui se posent aujourd’hui. La réunion de la Capacité régionale de l’Afrique du Nord (NARC), hier, en est la preuve éclatante, comme le clarifie encore le mot du chef d’état-major : « Notre région, au même titre que les autres régions du continent africain, est confrontée à de nombreux défis en matière de paix et de sécurité, tels que le terrorisme, le crime organisé, les conflits armés et les différends frontaliers, ce qui nous interpelle, plus que jamais, à travailler en collaboration pour faire face à ces défis et œuvrer à mettre un terme à la violence, à l’extrémisme et à toutes les formes de criminalité transfrontalière».

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