L’Algérie est le dixième producteur mondial de gaz et le quatrième exportateur de gaz, et seules la Russie et la Norvège fournissaient déjà plus d’énergie à l’Europe.
Mais au contraire de la Russie et de la Norvège, l’Algérie dispose d’atouts qui feront d’elle la future force énergétique du sud vers une Europe fragilisée par la guerre en Ukraine.
Dans son éditorial du 8 mai, N.J. Ayuk, Président exécutif de la Chambre africaine de l’Energie affirme que lorsque l’Europe a commencé à chercher des alternatives au pétrole et au gaz russes après l’invasion de l’Ukraine par ce pays, l’un des pays producteurs sur lequel elle s’est concentrée était l’Algérie.
Développant son idée, il estime que cette décision était stratégique, tant du point de vue de l’approvisionnement que de l’accès. L’Algérie est le dixième producteur mondial de gaz et le quatrième exportateur de gaz, et seules la Russie et la Norvège fournissaient déjà plus d’énergie à l’Europe. La plupart des flux de l’Algérie vers le continent sont acheminés par navire-citerne vers des usines de gaz naturel liquéfié (GNL) en France ou par gazoduc vers l’Espagne, le Portugal et l’Italie. En 2022, l’Espagne et l’Italie ont chacune satisfait un quart de leur demande annuelle de gaz à partir de l’Algérie, et l’Italie recevra encore plus de gaz de l’Algérie cette année, pour un total de 25 milliards de mètres cubes.
L’Algérie a également des relations d’approvisionnement avec les États-Unis et la Chine, mais c’est la dépendance croissante de l’Europe à l’égard de l’énergie algérienne – le pétrole comme le gaz – qui a contribué à briser le marasme économique de l’Algérie, un marasme provoqué par la pandémie et le choc pétrolier qui s’en est suivi.
La Chambre africaine de l’énergie (AEC) dit examiner les forces qui façonnent l’industrie énergétique algérienne dans son nouveau rapport intitulé « State of African Energy Q1 2023 Report » (Rapport sur l’état de l’énergie en Afrique au 1er trimestre 2023).
Sonatrach contrôle environ 80 % de la production pétrolière et gazière du pays, et a déclaré qu’environ deux tiers du territoire algérien restent inexplorés et estime qu’il y a 100 découvertes non exploitées. Aussi, la compagnie a mis en place un plan quinquennal de 40 milliards de dollars pour tirer parti du potentiel en amont et en aval.
Au cours du seul premier trimestre 2022, Sonatrach a fait six découvertes d’hydrocarbures dans le Sahara algérien, ce qui porte à 41 le nombre total de découvertes depuis 2020. Parmi les découvertes les plus récentes, on trouve du condensat de gaz dans deux réservoirs du bassin d’Illizi, près de la frontière libyenne, un potentiel gazier dans un réservoir du bassin de Béchar, dans le nord-ouest de l’Algérie, et du pétrole brut dans la région nord du bassin de Berkine.
Toutefois, aucune de ces découvertes ne s’est approchée, en termes d’ampleur, de la découverte massive réalisée près du champ géant de Hassi R’Mel et de ses infrastructures. Il s’agit de la plus grande découverte de gaz en Algérie depuis deux décennies, et l’on pense qu’elle contient jusqu’à 12 trillions de pieds cubes de réserves.
Dans un entretien par courriel avec S&P Global, le patron de Sonatrach a déclaré que la société «prévoit d’approvisionner le marché du gaz avec plus de 110 milliards de m3 par an jusqu’en 2027 pour répondre à la demande intérieure et à la demande d’exportation ».
Outre Eni, Sonatrach a établi des partenariats avec d’autres grands groupes internationaux, dont l’américain Occidental, le français TotalEnergies et le chinois Sinopec. Selon l’Association du commerce international, plus de deux douzaines de sociétés pétrolières internationales travaillent actuellement sur plus de 30 projets importants en Algérie.