Le Parlement libyen bis (non reconnu) basé dans l’est du pays, et connu sous le nom de Chambre des représentants, et qui opère à Tobrouk, a voté mardi la suspension de son premier ministre et l’ouverture d’une enquête à son encontre, l’accusant de ne pas avoir atteint les objectifs de son gouvernement.
Pointé comme « incompétent » depuis plusieurs semaines, Fathi Bachagha, le premier ministre du gouvernement soutenu par Benghazi, était sur un siège éjectable, et il le savait. Mohamed Mansour, porte-parole de Bachagha, a déclaré que celui-ci publierait une déclaration concernant la décision de le suspendre.
Mais selon Abdullah Belhaiq, le porte-parole du Parlement, Bachagha est révoqué pour ne pas avoir tenu la promesse du gouvernement d’entrer dans la capitale, Tripoli, siège de l’administration du Premier ministre Abdul Hamid Dbeibah, largement soutenu par la communauté internationale.
Bachagha, qui a été élu premier ministre en février 2022, a tenté d’installer son gouvernement dans la capitale en mai dernier, arrivant à Tripoli avec un certain nombre de ses ministres. Des affrontements ont rapidement éclaté entre milices rivales, forçant l’ancien pilote de l’armée de l’air à se retirer dans la ville de Syrte.
Qu’est-ce qui s’est passé ensuite ? La défaite, elle incombe à Haftar lui-même, défait sur tout la ligne grâce à l’appui apporté à Tripoli par Ankara. Il semble bien que la promesse d’entrer à Tripoli par le biais de la seule option politique a échoué, et Bachagha en paye le prix aujourd’hui.
D’ailleurs, des sources libyennes crédibles affirment que Haftar et son fils veulent accréditer leur influence à Tripoli en s’engageant dans des tractations secrètes avec l’entourage de Dbeibah ainsi qu’avec des chefs de milices de l’ouest du pays.