Qui devait être le renforcement de l’Empire est en train de connaître une grave désillusion. Le « big reset » entamé lors du Forum de Davos, en 2021, pour redémarrer la machine productive à l’arrêt en 2020 et une partie de 2021 avait été utilisé également pour permettre plus de mainmise de l’Occident sur le Tiers-Monde, l’Afrique notamment.
Mais comme la stratégie économique n’est pas une science exacte, il y a eu retour de flammes. Le « big reset » se fit en pyramide inversé et l’arroseur a été arrosé. Première constatation, l’éviction de la France, principale force motrice de l’Europe sur le Continent, de tous les pays où elle avait pris racine. Dans tous les pays d’Afrique, la montée des Africanistes aidant, menée par de jeunes politiques rompus au jeu des réseaux sociaux, fit plier Barkhane.
La guerre en Ukraine est venue l’après pour contredire les objectifs occidentaux. Dans cette curieuse guerre par procuration (elle fera cas d’école dans quelques petites années), c’est l’Europe qui s’en trouve prise au piège, et les mois suivant les mois, sans que la guerre n’en trouve issue, les pays européens s’en ressentent les premiers.
Pour la première fois, c’est l’Afrique qui regarde avec curiosité les développements insolites de cette guerre qui a eu le mérite de rebattre les cartes.
Mieux encore, les cartes sont sur le point de changer de main. Un nouvel ordre mondial promet de voir le jour. La Chine et la Russie mènent la locomotive. Les Etats Unis semblent impuissants à peser dans la guerre qu’ils ont alimentée et encouragée. Ils souhaitent discrètement une issue rapide à une guerre qui est en train de tourner à leur désavantage.
Républicains et démocrates sont en train de poursuivre, durant toute cette semaine, de rudes négociations pour relever le plafond de la dette américaine. Il leur reste moins de dix jours pour trouver un accord et éviter une banqueroute de la première économie mondiale. Du jamais vu depuis très, très longtemps. Et le problème qui se posera alors, est celui-ci : que se passerait-il en cas de défaut de paiement de la part des Etats Unis, alors que plusieurs pays mettent leur argent dans les banques américaines? Car il faut comprendre que les Etats-Unis risquent de se trouver dans la situation dangereuse d’un défaut de paiement si le plafond de la dette n’est pas relevé. Ce seuil, actuellement fixé à 31 400 milliards de dollars (équivalent de 29 150 milliards d’euros), a été atteint en janvier 2023 et le Trésor américain a été obligé depuis cette date à bricoler pour maintenir la solvabilité de l’Etat.
Il y a quelques jours, selon un article récent du journaliste d’investigation américain Seymour Hersh, ils sont plusieurs pays voisins de l’Ukraine à travailler à faire démissionner le président ukrainien Zelensky pour que la paix s’installe en Europe de l’est.
L’Algérie a déjà l’amitié de l’Italie et du Portugal, avec des Traités d’amitié solide. D’autres partenariats stratégiques doivent encore compléter le tableau. L’Allemagne est un allié fiable et sérieux, 1e puissance économique en Europe et 4e dans le monde, avec lequel il faut encore piocher.
L’arme des hydrocarbures, face à une Europe en crise, est l’arme avec laquelle l’Algérie avancera. Mais pas que.
Le contexte hostile qui nous entoure commande à aller chercher loin de nos frontières la paix, la puissance et la stabilité, de même que la possession d’une autonomie alimentaire s’impose aujourd’hui, comme un impératif de la souveraineté nationale.
Les partenariats stratégiques avec la Chine et la Russie sont deux atouts maîtres dans ce virage qui se dessine à l’orée d’une nouvelle architecture des relations internationales et de la géostratégie.
Demain, au sein des Brics, ce sera une autre affaire.