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Xavier Driencourt, « multirécidiviste »

Programmé comme un métronome, l’ancien ambassadeur de la France à Alger, Xavier Driencourt ne perd pas une occasion pour égratigner l’Algérie. De quotidien en quotidien et de revue en revue, tous les supports médiatiques sont bon pour « dénoncer » Alger, mettre en garde la France contre l’Algérie, faire du Nostradamus et s’afficher même apprenti Nostradamus dans l’hécatombe franco-algérienne qu’il prévoit depuis de nombreux mois. Au point d’éveiller les soupçons sur son sujet, tant à Alger qu’à l’Elysée. Sauf s’il fait l’éclaireur pour Macron, et là, ce serait une question d’éthique politique franco-française.

En octobre 2008, Xavier Driencourt a été nommé Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Alger, poste qu’il a occupé jusqu’en 2012. De nouveau, en avril 2017, Xavier Driencourt est  nommé Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Alger, poste qu’il a occupé jusqu’en 2020. 

Se présentant comme un connaisseur avisé de l’Algérie(ce que les faits ne confirment pas, loin s’en faut), il publie en 2022 un ouvrage consacré à cette ambassade, « L’énigme algérienne: Chroniques d’une ambassade à Alger », et signe plusieurs articles dont notamment celui de janvier 2023 sur « Le Figaro » où il se montre plein d’hostilité et d’animosité sur l’Algérie.

Jamais à court de munitions, il y a trois jours , il revient à la charge et publie une note exclusive pour La Fondapol pour l’innovation politique intitulée: «Politique migratoire: que faire de l’accord franco-algérien de 1968 ? »

Réagissant contre les « fondamentaux » de la politique algéro-française, l’ancien ambassadeur de France en Algérie pendant sept ans, sous les quinquennats de Nicolas Sarkozy et d’Emmanuel Macron, Xavier Driencourt a rédigé une note, à la demande de la Fondapol, think tank dirigé par Dominique Reynié, sur un pan méconnu du régime d’entrée et de séjour des étrangers en France : celui de l’accord franco-algérien de 1968. 

Alors que le gouvernement Borne remet sur rails son projet de loi sur l’immigration et l’intégration, l’aigre-fin ex-diplomate pointe le curseur sur ce régime particulier qui, selon lui, entrave toute possibilité de réforme en France.

Pression sur Macron, « double jeu » commandité par l’Elysée, résistance à la politique officielle ou autre menées dont nous connaîtrons les objectifs plus tard, tout cela est du domaine du vraisemblable.

L’ancien ambassadeur de France à Alger de 2008 à 2012 et de 2017 à 2020 récidive à quelques semaines de la visite officielle du président algérien Tebboune en France, programmée en juin prochain. 

Selon Driencourt, cet accord, signé à une époque où la France recherchait une main d’œuvre francophone, octroie aux Algériens résidant en France un statut exceptionnel et des avantages qui entravent toute possibilité de réforme, alors que le gouvernement français prévoit un projet de loi sur l’immigration et l’intégration, la question de l’accord franco-algérien semble être un enjeu majeur pour l’opposition.

L’accord franco-algérien de 1968 définit les conditions de circulation, de séjour et de travail des Algériens en France. Il octroie à l’Algérie un statut dérogatoire au droit commun français, relevant du droit international et bénéficiant donc d’une autorité supérieure à la loi française. Cet accord a été révisé à plusieurs reprises, mais les principes fondamentaux qui le caractérisent ont toujours été maintenus.

Cependant, cette situation crée une brèche importante dans l’ordre juridique français, prétend Driencourt, d’autant plus que les Algériens constituent la première nationalité étrangère en France. L’accord de 1968 ” prive le législateur et le gouvernement français de la possibilité d’agir significativement sur les flux migratoires en provenance d’Algérie “, dénonce le diplomate.

Pour lui, « la question de l’accord franco-algérien est d’autant plus préoccupante que les mesures prévues dans le projet de loi sur l’immigration et l’intégration ne s’appliqueraient pas aux Algériens ». De ce fait, « cela réduirait considérablement les chances d’atteindre les objectifs fixés par le gouvernement en matière de contrôle de l’immigration “, ajoute Driencourt, qui considère comme étant “essentiel” le fait de remettre en question ce dispositif.

Pour Driencourt, et c’est écrit dans la note officielle publiée par certains grands médias français et consultée par L’Express, « le fait d’accepter l’accord franco-algérien de 1968 de la discussion d’un texte ambitionnant de « contrôler l’immigration » est paradoxal, sinon contradictoire, dans la mesure où une très grande partie des étrangers arrivant aujourd’hui en France, par la voie du regroupement familial ou simplement avec un visa de tourisme, viennent d’Algérie. Exclure d’un projet de loi en matière d’immigration le cas des ressortissants algériens, comme ce fut fait lors des lois dites Sarkozy ou Collomb, réduirait à presque rien les chances d’atteindre les objectifs fixés.

De ce fait, dit-il, « il reviendrait à la France, qui prendrait, par hypothèse l’initiative de la dénonciation, de démontrer qu’elle est fondée à dénoncer l’accord du 27 décembre 1968 en excipant soit de l’intention des parties, soit de la nature du traité. De ce point de vue, les juristes considèrent en général que l’accord de 1968 relève des traités qui n’ont pas vocation à être perpétuels et qui peuvent donc être dénoncés ».

Au-delà du contenu de la note, c’est le forcing même de Driencourt qui interpelle. Livre, note, articles de presse, entretiens vidéos, tout l’arsenal médiatique est mis à contribution. Les menées dont il se fait la pièce d’artillerie ne trompent ni sur leurs objectifs ni encore moins sur leurs bénéficiaires dans cette bataille médiatique…à sens unique. 

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