La révocation de Fethi Bashagha, le chef de gouvernement bis en Libye (non reconnu par l’Algérie et par la communauté internationale) a obéi à une logique de clans.
Haftar et Saleh, après avoir utilisé le nom de Bashagha comme un coup de pression sur Dbeibeh, chef de gouvernement reconnu, n’en veulent plus aujourd’hui, ce qui pose des interrogations en longueur de lignes.
Il faut garder en tête que c’est Bashagha lui-même qui a cramé ses cartes. Bashagha était une figure de l’ancien gouvernement d’accord national, basé à Tripoli, de Fayez Al-Sarraj, et était proche des islamistes. Toutefois, son alliance avec Haftar l’a totalement coupé de ses relais islamistes, lesquels considèrent que Bashgha est coupable d’une félonie impardonnable lorsqu’il a décidé de s’allier avec Haftar et le président du parlement, Aguila Saleh.
Que veut Haftar aujourd’hui ? Entravé dans ses plans de prendre Tripoli par la force, le maréchal veut aujourd’hui, nous informe Al Ahram hebdo, les Finances, les Affaires étrangères, l’Intérieur et la Défense, ainsi que le poste de président de la Compagnie pétrolière nationale libyenne.
D’ailleurs, le rapprochement entre Dbeibeh et Haftar devrait se solder par une prochaine réunion entre des représentants des deux hommes.
La question principale aujourd’hui, est de savoir si ces derniers changements d’alliance vont, oui ou non, aider la Libye à sortir de l’impasse politique et permettre la tenue d’élections générales attendues.
L’Onu cherche désormais à amener le Parlement et le Conseil d’Etat, un organe consultatif, à s’entendre sur des règles permettant la tenue des élections avant fin 2023.
Entre les soucis onusiens, les intérêts des factions et le jeu de Monopoly de Haftar, il y a des « espaces X factor », constitués par des facteurs inconnus et qui peuvent peser sur la balance opérationnelle en Libye, dont principalement le positionnement égyptien, émirati, qatari, turc, russe et…israélien, car tout ce beau monde à intérêt à placer tel ou tel autre pion.
