Après l’ancien ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, le président du parti « Les Républicains », Eric Ciotti, pointe du doigt les accords algéro‐français de 1968, qui permettaient un traitement préférentiel à l’immigration algérienne en France.
On pourrait penser à un parasitage de la visite algérienne en France, comme on pourrait, en seconde lecture, y voir un jeu fourbe qui ferait penser que le coupable n’est pas celui qu’on croit.
Le fait est que, aujourd’hui, c’est non pas l’extrême droite mais « Les Républicains » de Ciotti qui dénoncent les accords de 1968 et appellent à ne « plus accueillir autant d’étrangers » en France. Comprendre : autant d’Algériens.
Face à Cyril Hanouna, dans l’émission grand public TPMP, le dossier du jour n’était pas de débattre de l’immigration, mais le sujet s’est focalisé surtout sur ce point. Et c’est la thématique à la mode depuis quelques jours, puisque, à chaque événement, des sujets fâcheux sortent réchauffés et servis à la sauce du jour.
S’exprimant sur l’immigration clandestine, Ciotti affirme qu’il faut renvoyer chez eux ceux qui n’empruntent pas la procédure légale pour venir
en France et s’oppose au projet de régularisation des sans‐papiers proposé par le Premier ministre français : « Si on commence à régulariser les clandestins, on lance un message à tous ceux qui veulent venir, et qui vont se dire, « Une fois qu’on a mis le pied en France, on est régularisés ». Ça ne marche pas comme ça ».
Dans le sillage de Zemmour, Ciotti affirme qu’il y a des « problèmes de communautarisme et de délinquance qui sont liés à cette immigration
de masse ». Et d’affirmer que « 24 % des détenus dans les prisons aujourd’hui sont des étrangers… 90 % des vols à la tire dans les transports parisiens sont commis par des étrangers ». Puis : « Il faut qu’on intègre mieux ceux qui sont ici et il faut que ceux qui n’ont pas le droit d’y être repartent chez eux ».
La remise sur la table de la « double peine » est une nécessité, selon ce dernier. Cette loi, abandonnée il y a peu, inflige aux immigrés condamnés à un an de prison ou plus une expulsion automatique du territoire français à l’issue de celle‐ci.
Ciotti a exprimé son soutien à la proposition de révision des accords de 1968 formulée par Xavier Driancourt. L’ex-ambassadeur de France à
Alger a appelé très explicitement les autorités de son pays à réévaluer les avantages dont bénéficient les immigrés algériens en France en vertu
de cet accord.
« Les accords signés en 1968 avec l’Algérie sont d’une naïveté incroyable. L’Algérie nous insulte et nous attaque en permanence et nous, on leur dit, venez ! Ce n’est pas réaliste ». Plus xénophobe encore, il vise le regroupement familial et « la France devrait limiter les regroupements familiaux ».
Ainsi, une « politique dure doit être mise en œuvre pour limiter la venue des étrangers dans le pays, ainsi qu’un mécanisme de « tri », pour
évaluer ceux qui bénéficieront réellement à la République et ceux venus semer la zizanie ».
Dans l’absolu, ces propos peuvent prêter à débat, mais connaissant les arrière‐pensées des politiciens de plateaux grand public, grand audimat, on sait à quoi s’en tenir en la matière.