En octobre 2013 (cela fait quand même une décennie), le général Amos Yadlin, ancien patron de l’administration des renseignements militaires au sein de l’armée israélienne, affirmait qu’Israël disposait d’environ 300 espions au Maroc.
Combien sont‐ils aujourd’hui ? Certainement le double. Mais cela n’importe pas autant que de savoir pour quels objectifs ils y sont. La réponse saute aux yeux tant l’évidence permet tout de suite de savoir à quoi s’en tenir sur le sujet.
D’un point de vue technique et logistique tout autant que politique et militaire, la présence accrue d’Israël en Afrique du Nord aggrave le différend entre l’Algérie et le Maroc.
Israël a été de tout temps une source de déstabilisation régionale, tant au Machrek qu’au Maghreb arabe. Ce que Israël espère du Maroc, c’est, notamment, des ventes d’armes à court terme, de préférence contre un ennemi commun, avec à la clé un protocole d’accord entre les deux pays, qui a formalisé les liens de sécurité et facilité le partage de renseignements, la communication directe entre les armées et les ministères de la Défense, et la vente d’armes et de systèmes défensifs par Israël au Maroc.
Pour la communauté des nomades, c’est, d’abord, d’importants contrats d’armement d’une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars dans les années à venir.
Le Maroc a exprimé son intérêt pour les systèmes israéliens, dont notamment le système de défense antimissile Barak 8, les drones de l’industrie aérospatiale israélienne, les systèmes radar Elbit et plus encore – ces transactions n’en sont qu’à leurs débuts et n’ont pas reçu les autorisations requises.
Cependant, tenez‐vous bien, les responsables israéliens de la défense affirment que ce n’est pas l’objectif premier d’Israël. La présence accrue
d’Israël en Afrique du Nord a été toujours perçue au cours de l’histoire comme une source de déstabilisation locale et régionale.
Le Soudan, qui s’entredéchire, en sait certainement beaucoup aujourd’hui : les deux acteurs en guerre, Al Borhane et Hemideti Doglu, ont été les premiers « normalisateurs» avec l’entité sioniste. Il n’est que de revoir le nombre d’expulsions de tous les pays d’Europe auxquelles les juifs avaient été confrontés au cours de leur histoire pour apprécier la somme de dangers qu’ils généraient là où ils s’étaient établis.
Un des plus grands chercheurs judaïques, Bernard Lazare, qui est également un des fervents défenseurs de la communauté, disait dans son livre « l’Antisémitisme, son histoire et ses causes», qu’au vu des expulsions de tous les pays où le juif a posé pied, le mal se trouvait certainement dans le juif lui‐même ».