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Stora livre les preuves du manque d’engagement de la France

L’entretien date de quelques jours, et il est passé presque inaperçu ; pourtant, il contient toutes les preuves que la France ne souhaite pas divulguer. Soit qu’il était remonté contre l’Elysée soit qu’il commence à sentir l’arnaque, l’historien benjamin Stora a tout balancé. Et paf ! 

Dans son propos, Stora, qui co-préside la commission mixte d’historiens algériens et français chargée d’étudier la colonisation et la guerre d’Algérie, se plaint de l’absence de moyens mis à la disposition des historiens français de cette Commission. « On ne peut pas continuer à fonctionner sur le bénévolat », alerte-t-il, critiquant le manque d’investissement des autorités françaises sur ce dossier.

Il révèle qu’une première réunion s’est tenue à l’Institut du monde arabe, par visioconférence. Cette réunion a duré deux heures environ et elle a porté essentiellement sur la présentation de chacun des membres de la commission. « Après, on a commencé à réfléchir sur ce qui pourrait être disons, un ordre du jour. Il y a deux, trois questions importantes qui ont été mises sur la table. Cela ne veut pas dire qu’elles ont été abordées, discutées ou tranchées ». Et de deux !

Stora estime qu’il y a énormément de choses qui ont été transférées de l’Algérie vers la France après l’indépendance de 1962, des kilomètres et des kilomètres d’archives qui sont déposées d’ailleurs principalement à Aix-en-Provence. 

Bien qu’il dise qu’il y a des archives algériennes qui ont été arrachées aux Algériens au moment de la conquête et qui doivent être restitués, il émet ce doute, « sachant bien que les archives de l’Algérie sont, en grande partie d’ailleurs, des archives dites de «souveraineté », c’est-à-dire qu’elles appartiennent à la France ». 

Pour ce qui concerne les chercheurs algériens, il y a la difficulté de se rendre aux archives lorsqu’on habite en Algérie et qu’on n’obtient pas de visa. Ça, c’est un vrai problème.

Et de donner le coup de massue : « Il y a une échéance qui est prévue à la mi-juin théoriquement d’une réunion. Normalement, la date précise n’a pas été fixée. Côté français, le problème qui va se trouver posé, à mon avis bien entendu, c’est celui des moyens pour le fonctionnement de tout ce travail, qui est un travail énorme. Or, là, la question, c’est que je ne connais pas les moyens qui ont été dégagés par la France aujourd’hui. Je ne les connais pas. Moi, personnellement, j’ai travaillé sur ce rapport que tout le monde connaît, mais personnellement, il faut le savoir, je n‘ai pas été payé pour cela. Trois ans plus tard, le bénévolat continue. Donc, il faut quand même qu’il y ait un développement de moyens en France parce que, si les moyens ne sont pas dégagés, effectivement cette commission va avoir du mal à exister uniquement sur le bénévolat. Là, on ne peut pas continuer à fonctionner sur le bénévolat avec une personne seule qui écrit des rapports et qui rencontre des personnes ».

Pour une fois, Stora a tout dit, tout éclairé. Les membres algériens de cette dite Commission sauront au moins à quoi s’attendre.

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