La gestion de l’espace aérien du Sahara occidental constitue pour le Maroc un point fondamental pour étendre son hégémonie sur les territoires occupés. D’attente en attente et d’ajournement en ajournement, Rabat a fini par se laisser et dire à Madrid de s’exprimer clairement sur le sujet.
Et pour une fois, l’Espagne s’est clairement exprimée sur le sujet : elle a dit non au Maroc. La surprise a été de taille, et les médias marocains n’en reviennent pas, en faisant leurs choux gras, hier.
En fait, Pedro Sanchez se remet en question, après la déroute de la gauche aux élections municipales et régionales. « Et si j’ai moi‐même creusé la tombe de mon parti ? », s’est‐il demandé. Alors que les législatives peuvent constituer son dernier espoir (infime espoir) de s’accrocher encore à une vie politique pesante, il doit rectifier le tir et procéder à certaines corrections, dont, principalement, sa politique de compromission avec le Maroc, d’autant que cette dernière n’a abouti à rien qui en vaille la peine.
De ce fait, Sanchez, à quelques encablures des élections législatives, met sur les rails une nouvelle démarche politique, non plus faite de concessions, mais tout le contraire : d’inflexibilité. Notamment concernant les facilités accordées au Maroc.
Si le gouvernement Pedro Sanchez, qui s’était engagé auparavant avec la Maroc dans des négociations pour lui céder le contrôle de l’espace aérien du Sahara occidental, se ravise, certains leaders espagnols y voient comme un clin d’œil à Alger.
Pour l’Algérie, qui sait à quoi s’en tenir en pareilles situations, l’avenir seul dira si Sanchez est de bonne foi ou non, car il reste un lourd contentieux politique et diplomatique à apurer. Et l’Algérie l’attend sur le terrain de cette réalité.