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Profond malaise social en France

Après les Gilets jaunes, mouvement qui avait agi sur le terrain socioprofessionnel, voilà les jeunes de France, et non pas des banlieues. La différence est de taille et cette fois‐ci, l’Elysée devrait prendre en ligne de compte la « cassa nationale ».

Depuis des jours, de nombreuses villes et cités françaises ont à nouveau sombré dans le chaos, pour la quatrième nuit d’émeutes depuis la mort du jeune Nahel, abattu à bout portant par un policier après un refus d’obtempérer.

A la demande de justice, Darmanin a fait sortir 45.000 policiers et gendarmes, mobilisés pour la nuit de vendredi à samedi. Depuis les Yvelines, où le ministre de l’Intérieur a rendu visite aux forces de l’ordre, il a annoncé hier matin, le chiffre de 471 interpellations contre 875 la veille.

Le président français, Emmanuel Macron, rentré en catastrophe de Bruxelles, a présidé une nouvelle cellule de crise vendredi et s’est dit prêt à adapter le dispositif de maintien de l’ordre «sans tabou».

Cependant, les émeutes ont débordé de France pour déteindre sur les autres pays européens, qui, subitement, craignent un effet de contamination. Si beaucoup de voisins suivent avec appréhension le déroulement des événements, le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a critiqué les émeutes en France via un montage vidéo diffusé sur son compte Twitter. «Notre projet est une Europe aux frontières sûres ‐ la sécurité et l’ordre public ‐ ce sont les valeurs à partir desquelles tout le reste commence !», déclare l’homme politique.

Des propos illustrés par des images de pillages et d’affrontements entre les forces de l’ordre et les émeutiers. Pis encore, le « coup de massue » est venu pour la France de l’auguste Organisation des Nations unies, et le Haut‐Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme ne s’est pas gêné pour épingler la France pour les « profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l’ordre »

Traduisant les inquiétudes de l’ONU, la porte‐parole du Haut‐Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a appelé les autorités à s’assurer que l’usage de la force par la police respecte certains principes. « C’est le moment pour le pays de s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l’ordre », a déclaré, vendredi 30 juin Ravina Shamdasani, porte‐parole du Haut‐Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, lors du point de presse régulier de l’organisation onusienne à Genève.

Plus encore : « Nous appelons les autorités à s’assurer que l’usage de la force par la police pour s’en prendre aux éléments violents lors des manifestations respecte les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non‐discrimination, de précaution et de responsabilité
», a ajouté la porte‐parole.

Bien évidemment, l’Elysée s’est défendu en écartant toute idée de racisme au sein de la police, mais le dossier a été ouvert. La France, République des droits‐de‐l’homme, des Principes de 1789, de la « Liberté‐Egalité‐Fraternité » a été poussée au bloc opératoire. Son malaise est
profond, le mal couvait depuis de longues années et les conséquences peuvent être désastreuses. Un test de vérité pour Macron, qui devrait cette fois‐ci, démontrer plus que ce qu’il a fait lors des manifs Gilets Jaunes

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