«Les bonnes relations dont jouissaient Alger et Madrid étaient un modèle de coopération stratégique dans la région et ont connu durant ma présidence du gouvernement un saut qualitatif et quantitatif à différents niveaux, politique, économique, culturel, sécuritaire et diplomatique», a déclaré Mariano Rajoy, l’ancien président du gouvernement espagnol à Okdiario, l’un des sites d’informations les plus lus en Espagne, en réaction au discours de Pedro Sanchez, l’actuel Premier ministre espagnol tenu sur Telecinco (El programa de Ana Rosa) où il a nié avoir changé de position sur le Sahara occidental et que sa position actuelle est la même que celle que l’Espagne et des gouvernements précédents.
Qualifiant les propos de Sanchez de surprenants, Mariano Rajoy, tout en rappelant les relations privilégiées entre les deux pays et leurs intenses échanges diplomatiques ainsi que leurs convergences de vue sur de nombreux dossiers régionaux, dont notamment la question du Sahara occidental, insiste sur le fait que la position de Sanchez est individuelle et est une erreur qui n’a strictement aucun lien avec ses prédécesseurs.
«Durant les mandats des gouvernements précédents, non seulement nous avions de très bonnes relations avec l’Algérie mais nous cultivions également de bonnes relations avec le Front Polisario et le Maroc», précise‐t‐il.
Le chamboulement et la dégradation de ces relations en raison du revirement inédit de l’actuel Premier ministre espagnol et la crise entre Alger et Madrid qui en a découlé et qui perdure encore offusque au plus haut point l’ancien Premier ministre espagnol qui qualifie le soutien de Pedro Sanchez apporté au plan marocain d’autonomie du Sahara occidental de reddition, sinon d’une transaction douteuse qui cache des dessous qui restent à découvrir.
Pour Mariano Rajoy, tous les gouvernements espagnols précédents dont le sien ont soutenu la position de l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
« Je ne connais aucun Espagnol qui déclare le contraire, Pedro Sanchez est le seul à le faire !» soutient Mariano Rajoy. Et il semble connaître les raisons ayant poussé Pedro Sanchez à s’aligner sur les positions marocaines ! Le timing du basculement de Pedro Sanchez du côté marocain n’est pas anodin.
Cela s’est passé dans le sillage du scandale «Pegasus» où, selon le quotidien «El Pais», quelque 2,6 gigabits de données ont été extraites de l’appareil Pedro Sanchez. Y a‐t‐il des choses compromettantes dans ces donnés volées ? C’est ce que pense Mariano Rajoy qui indique que le revirement de Pedro Sanchez est venu après que celui‐ci a eu vent que son appareil a été piraté par le logiciel d’espionnage «Pegasus», ce qui l’a forcé à se soumettre aux exigences marocaines en envoyant un message urgent au roi Mohammed VI dans lequel il exprime son soutien au plan d’autonomie du Sahara occidental proposé par le Maroc en 2007.
Connaîtra‐t‐on un jour les secrets de la soumission de Pedro Sanchez au roi du Maroc, qui se veut officiellement comme un troc contre le chantage à la menace de l’immigration clandestine, de la drogue et du terrorisme ? Certainement ! Dès que Pedro Sanchez quittera la tête du gouvernement, les langues vont commencer à se délier et tous les mystères liés au curieux message envoyé par Pedro Sanchez au roi du Maroc vont être dévoilés.