Le Premier ministre a présidé hier la cérémonie du lancement officiel de la Stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption. La cérémonie de lancement officiel s’est déroulée au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif‐Rahal, en présence de membres du gouvernement, de représentants de plusieurs secteurs, d’organismes consultatifs et de contrôle et d’entreprises nationales, ainsi que de représentants de la société civile et d’instances internationales.
A cette occasion, M. Benabderrahmane a souligné que « le président de la République a accordé, depuis son élection, une grande importance à la moralisation de la vie publique et à la lutte contre la corruption, sous toutes ses formes, en témoigne la mise en œuvre de plusieurs engagements, notamment ceux relatifs au renforcement de la bonne gouvernance et à la réforme globale de la Justice pour en assurer l’indépendance et la modernisation, outre la promotion de la démocratie participative et la construction d’une société civile libre, intègre et active dans le cadre de l’édification d’une Algérie nouvelle fondée sur l’Etat de droit et consacrant la justice sociale, l’égalité et la démocratie participative, l’objectif étant de réaliser le bien‐être et la prospérité du citoyen ».
La corruption est l’une de causes majeures qui gâche la confiance entre gouvernés et gouvernants. Si durant les deux derniers mandats maladifs de Bouteflika, la corruption est devenue un sport national, ce n’est pas faute de dispositifs législatifs et règlementaires anti‐corruption, loin s’en faut !
Au contraire l’Algérie peut se targuer d’avoir un solide cadre juridique de prévention et de lutte contre la corruption doublé d’une adhésion remarquée aux conventions régionales et internationales en la matière.
Mais c’est l’application qui faisait défaut ! Les feuilletons judiciaires impliquant d’anciens hauts responsables et hommes d’affaires de l’ère du défunt Président Bouteflika qui se suivent au niveau des tribunaux depuis 2019 montrent aussi bien l’ampleur du mal, mais aussi et justement, la permissivité et la non application scrupuleuse des lois.
L’impunité a permis tous les dépassements, et l’on sait aujourd’hui les résultats : des pertes causées au trésor public qui se chiffrent en milliards de dollars et une cohorte de ministres et d’hommes d’affaires derrière les barreaux.
Pour prévenir et lutter contre ce fléau sous toutes ses formes, et à la faveur de la révision constitutionnelle de 2020, l’Algérie a déployé des efforts notables à plusieurs niveaux pour moraliser la vie publique, consacrer la transparence et la probité dans la gestion des affaires publiques et mette fin à l’impunité des dilapidateurs des deniers publics.
De la mise en place de nouvelles règles pour lutter contre le financement occulte des campagnes électorales en passant par la saisie et la récupération des biens publics volés ainsi que par le lancement de stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption , l’Algérie affiche sa volonté d’adopter une politique globale et véritable de prévention de la corruption .
Il y a à n’en pas douter des efforts notables qui ont été faits ces trois dernières années dans le cadre de la lutte contre la corruption et le blanchissement d’argent, en attestent les multiples arrestations opérées ces derniers mois liées à ces fléaux.
La bataille a commencé certes, mais elle n’est pas encore gagnée. Les anciennes mentalités de gestion et les anciennes pratiques sont encore vivaces. Le lancement officiel ce samedi de la Stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, élaborée il ya quelques mois fait partie de ces grands moyens mis par l’Algérie pour éradiquer ce fléau en associant pour ce faire, la société civile.
Cette stratégie centrée sur cinq axes fondamentaux dont la consolidation des principes de transparence et de la bonne gouvernance va certainement améliorer pour cette année et pour les prochaines années le score du pays dans le classement annuel sur la perception de la corruption dans le monde.