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La pression internationale fera-t-elle plier la junte militaire au Niger?

Les auteurs du coup d’Etat au Niger ont annoncé leur intention de « poursuivre » le président renversé Mohamed Bazoum pour « haute trahison » et « atteinte à la sûreté » du pays, alors que plane une menace d’intervention militaire de la Cedeao pour rétablir l’ordre constitutionnel.

« Le gouvernement nigérien a réuni à ce jour les preuves pour poursuivre devant les instances nationales et internationales compétentes le président déchu et ses complices locaux et étrangers, pour haute trahison et atteinte à la sûreté intérieure et extérieure du Niger », a déclaré le colonel‐major Amadou Abdramane, un des membres du régime, dans un communiqué lu à la télévision nationale.

Le conseil militaire a en outre dénoncé « les sanctions illégales, inhumaines et humiliantes de la Cedeao », prises lors d’un sommet de l’organisation le 30 juillet, au cours duquel avait aussi été fixé un ultimatum de sept jours pour rétablir l’ordre constitutionnel, sous peine d’un recours à la force.

A l’occasion de ce sommet, les Etats ouest‐africains ont décidé de suspendre les transactions financières et commerciales avec le Niger, dépendant économiquement et énergétiquement de pays étrangers. Ces sanctions « vont jusqu’à priver le pays de produits pharmaceutiques, de denrées alimentaires » et de « fourniture en courant électrique », ont déploré les militaires dans leur communiqué lu à la télévision nationale.

Connue pour ses positions pondérées, l’Algérie a exprimé fermement son opposition à l’usage de la force. Le pays ne ménage aucun effort diplomatique pour accélérer le retour à l’ordre constitutionnel au Niger. Dans une tribune publiée dans El Watan, le diplomate Abdelaziz Rahabi a estimé que le recours à la force dans la pratique internationale est « l’ultime étape d’un processus de bons offices, d’échanges, de dialogue, de médiation et de négociations ».

Abdelaziz Rahabi a rappelé que ce processus n’était pas engagé dans son intégralité avec le Niger. Pour beaucoup, la pression régionale et internationale doit se faire plus forte pour que la junte militaire renonce à son entêtement. Même s’il y a la crainte de l’incertitude, au Niger, il doit y avoir une lueur d’espoir !

Le chef de la junte nigérienne, le général Tiani, s’est dit ouvert à la négociation à l’issue d’une rencontre, le 13 août, avec des dignitaires religieux nigérians. Le fait est que « certains émissaires de la Cedeao ont été quasiment éconduits dès l’aéroport de Niamey sans avoir eu une oreille audible à leur médiation », relève « Aujourd’hui au Faso », en référence à la délégation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), des Nations unies et de l’Union africaine, qui s’était vu refuser l’entrée sur le territoire nigérien, le 8 août dernier.

La veille, l’émissaire américaine, Victoria Nuland, avait quant à elle été reçue à Niamey, mais pas par le général Tiani, à la tête du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, junte au pouvoir).

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