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L’Afrique, une voix qui compte dans la géopolitique mondiale

Le cabinet conseil américain McKinsey vient de rendre public un rapport sur les économies des pays africains. L’Afrique compte plusieurs pays riches en ressources, principalement concentrés en Afrique septentrionale et australe, dans le sud de la région des Grands Lacs et sur le pourtour du golfe de Guinée.

Par contraste, le continent compte 10% de la population mondiale et ne possède qu’1% de ses richesses. Son économie pèse plus de 2,5 billions de dollars.

Les rédacteurs du rapport en question expliquent qu’environ la moitié de l’Afrique vit dans des pays au‐dessus de la moyenne. Et qu’elle a connu une croissance supérieure à la moyenne au cours des dix dernières années.

Mais ces pays ne représentent qu’un quart du PIB de l’Afrique, car ils ont tendance à être principalement des pays plus petits d’Afrique de l’Est et de l’Ouest. «Ce qui a fait baisser la moyenne de croissance, c’est le fait que les six premières économies, à savoir l’Algérie, le Nigeria, l’Egypte, le Maroc, l’Afrique du Sud et l’Angola» ont toutes ralenti, selon le cabinet conseil.

Le rapport met en avant le contexte pessimiste de la chute du PIB et du retard de productivité en Afrique. Le document reste toutefois optimiste quant à l’avenir. Cela est liée au fait qu’une personne sur six dans le monde vient d’Afrique. Et d’ici 2050, ce nombre passera à 2,5 milliards.

Par ailleurs, c’est la région qui s’urbanise le plus rapidement au monde. 500 millions de personnes vont quitter la campagne pour s’installer dans les villes d’ici 2040. Donc, une population massive conjuguée à une urbanisation rapide aura des conséquences bénéfiques sur les entreprises.

Du reste, le rapport a identifié des entreprises valant des milliards de dollars, appelés les champions d’Afrique. Ce sont des entreprises qui génèrent 1 milliard de dollars ou plus de revenus et qui sont dans le secteur privé, les entreprises du secteur public, les entreprises d’Etat ou les multinationales.

Elles sont au nombre de 345 entreprises, selon le rapport. «Il y a donc certainement du dynamisme dans l’économie, et c’est une autre raison d’être optimiste», y est‐il expliqué. Autre source d’optimisme : au cours des cinq dernières années, le montant des investissements réalisés dans les entreprises technologiques en Afrique a dépassé la croissance observée dans le reste du monde.

Les PME (petites et moyennes entreprises), qui sont des moteurs de l’économie et de la croissance de l’emploi, malgré le niveau macroéconomique global de l’Afrique, sont un autre facteur d’optimisme, selon le cabinet conseil. Mais même s’il existe des tendances optimistes, la vérité est que la productivité est encore bien inférieure à ce qu’elle devrait être.

Et les causes de la baisse de productivité sont multiples, selon les rédacteurs du rapport. En effet, a‐t‐on indiqué, durant les années 1990, le PIB a augmenté d’environ 2,7% en Afrique, mais la population a augmenté d’environ 12,7%.

Donc, net à filet, nous ne faisions aucun progrès. Et puis 2000 est arrivé, et le PIB a grimpé à 5,1%. C’est ce que les gens appellent la période de «montée de l’Afrique».

Tout le monde s’est enthousiasmé à ce sujet, car la productivité a explosé. Les 30 premières économies d’Afrique étaient en croissance. Cependant, au cours des dix dernières années, cela a été plus difficile. La productivité est un gros problème depuis longtemps sur tout le continent.

En outre, tous les secteurs en Afrique, qu’il s’agisse des services, de l’agriculture, des ressources ou de la fabrication, ont soit la productivité la plus faible, soit la deuxième plus faible productivité de toutes les régions du monde.

Et le plus grand défi est comment relancer la croissance ? La croissance a été beaucoup trop tirée par les prix des produits de base et par les investissements directs étrangers sur le continent. «Nous devons la relancer de manière à modifier structurellement nos secteurs et à nous attaquer réellement à la productivité», estiment les rédacteurs du rapport.

Et la question de savoir comment pouvons‐nous augmenter la productivité dans le secteur des services, les experts de McKinsey estiment que différents pays ont des points de départ différents, estimant que quelques éléments généraux peuvent aider à stimuler la productivité. Le premier est numérique. S’y ajoute la technologie.

La technologie peut être un moyen de résoudre les problèmes du continent avec des solutions africaines. Le deuxième est le talent et le développement des talents. «Nous pouvons aider la main‐d’œuvre croissante à acquérir les compétences dont les employeurs ont besoin. Il ne
s’agit pas seulement de développer des talents pour l’Afrique, mais aussi pour le reste du monde», a‐t‐on indiqué.

De même qu’il existe des opportunités incroyables dans l’amélioration de la productivité par la technologie dans les secteurs bancaires et financiers. Dans ces domaines, nous voyons comment les téléphones mobiles et Internet aident à attirer de nouveaux clients.

Cela peut également aider les prestataires de services financiers à être plus efficaces et à faire plus avec moins dans leurs processus de back‐office. La technologie permet aux fournisseurs de créer, stocker et analyser de grands ensembles de données pour mieux servir leurs clients.

Donc, dans une seule industrie, en regardant un levier, vous pouvez déjà voir d’énormes possibilités d’amélioration. La croissance dans le secteur manufacturier a pris du retard. Aujourd’hui, l’Afrique ne représente que 2% de la production manufacturière totale mondiale.

En outre, seulement 0,6% des importations mondiales de produits manufacturés proviennent d’Afrique. «Donc, c’est vraiment sous‐pénétré», estiment les rédacteurs du rapport.

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