Le monde entier va suivre aujourd’hui, un important 15e Sommet des Brics, à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le ministre des Finances, Laaziz Faid, est déjà à Johannesburg où il représentera le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
« La participation de l’Algérie à ce forum traduit tout l’intérêt accordé par les autorités du pays à contribuer à la réflexion autour des questions liées à la reprise face aux crises multidimensionnelles, au renforcement d’un multilatéralisme juste et à la réforme de la gouvernance mondiale », souligne le ministère des Finances dans un communiqué rendu public.
Le forum réunira en plus des dirigeants des cinq pays du groupe des BRICS, des chefs d’Etat et de gouvernement de 67 pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et des Caraïbes, ainsi que des responsables d’organisations internationales et régionales. Cet événement constituera une occasion pour les participants d’échanger au plus haut niveau sur des thématiques d’actualité, notamment les voies et moyens de renforcer la coopération des pays en développement pour assurer une reprise économique mondiale inclusive et un développement durable.
« Ces thématiques qui seront débattues en présence d’éminentes personnalités et de chefs d’Etat, témoignent de l’importance d’une action solidaire pour un système économique mondial plus réactif et plus juste, permettant de lutter contre les inégalités, d’accélérer la transition climatique et de renforcer les chances d’atteindre les objectifs du développement durable », indique le ministère.
M. Faid rencontrera, en marge de cet événement, des responsables de certains pays membres et non membres des BRICS, avec lesquels il échangera sur l’état et les perspectives de coopération avec l’Algérie, y est‐il souligné. L’Algérie a formulé une demande d’adhésion aux Brics et ses chances d’en faire partie, soit en tant que membre permanent, soit en tant que pays observateur, dans un premier temps, sont très fortes.
Il faut savoir qu’un tel conglomérat de puissances économiques est appelé à basculer en alliance politique. Les enjeux sont d’une telle intensité qu’on ne saurait imaginer les pressions qui agitent, en sous-sol, un tel sommet.
Si l’Algérie, malgré toutes ses avancées depuis deux ans, a encore du chemin à parcourir dans l’aspect économique de son dossier, dans l’aspect politique et géostratégique, elle est devenue indispensable pour les Brics. Sa position géographique, son statut de tête de pont de l’Europe vers l’Afrique et de l’Afrique vers l’Europe, sa position centrale dans la triple région maghrébo‐saharo‐sahélienne en fait une pièce essentielle de l’ensemble Brics.
Il est vrai que les demandes de qualité ne manquent pas : Egypte, Arabie Saoudite, Argentine, etc. Mais le dossier algérien présente la particularité d’être appuyé littéralement par la Russie et la Chine, les deux poids lourds de la communauté économique des Brics.
Le profit pour l’Algérie à tirer de son adhésion aux Brics est multiforme et multifacettes, car ne perdons pas de vue que le bloc, qui produit un quart de la richesse mondiale, revendique un équilibre économique et politique mondial multipolaire, notamment au regard des Etats‐Unis et de
l’Union européenne.
Un basculement des centres de pouvoir de l’Occident vers le Levant ne peut qu’être bénéfique sur plusieurs volets. La coopération des puissances du Machrek diffère de celle du Maghreb en ce sens qu’elle est foncièrement commerciale et mutuellement bénéfique, les aspects politiques et d’hégémonie ne font généralement pas partie des fondamentaux de ce type d’alliance.
Nous parlions tantôt de pression, et celle‐ci s’affiche, d’abord, par l’absence du chef du Kremlin, Vladimir Poutine, pour les raisons que l’on sait, mais surtout par des menées vis‐à‐vis du pays hôte, l’Afrique du Sud, à qui on impute une volonté de se positionner sur les pays hostiles aux Occidentaux. Ce qui est totalement faux. Car la même accusation est servie à l’Algérie, alors qu’il s’agit d’un non‐alignement qui a ses racines dans l’histoire récente des pays africains de type Algérie et Afrique du Sud.
L’Afrique du Sud « ne se laissera pas entraîner dans une compétition entre puissances mondiales », a martelé le président Cyril Ramaphosa, qui accueille les dirigeants des pays émergents des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) en sommet, dans un contexte de divisions sur la scène internationale, attisées par la guerre en Ukraine.