Un nouveau variant de la Covid a été détecté récemment dans plusieurs pays. Le chef de service du laboratoire central de l’hôpital de Rouiba (Alger) et président de la Société algérienne d’immunologie, en parle dans un entretien accordé à nos confrères d’El Moudjahid.
Djenouhat explique que le variant qui vient d’être détecté ne constitue pas une menace, et ce, pour plusieurs raisons : La première est que le variant «Eris» ou le «EG.5» est une sous‐lignée du variant «Omicron» du Covid‐19.
C’est un variant qui n’est pas loin du variant Omicron mais a deux particularités : il se transmet plus rapidement que le variant précédent, mais sur le plan pathologique il n’est pas virulent. C’est un variant qui est apparu en février dernier en Inde. Il circule depuis presque sept ou huit mois déjà sans avoir causé de dégâts. Et selon lui, en Algérie, si on fait des séquençages, on la trouvera.
Djenouhat ajoute qu’au niveau de l’hôpital de Rouïba, des cas de Covid ont été enregistrés. Ces cas ont la même symptomatologie qu’Omicron (une symptomatologie bénigne à savoir des maux de tête, une fièvre, une fatigue et une faiblesse un peu plus intense, mal de gorge ou une pharyngite, une petite toux). Ce sont des symptômes qui ne nécessitent pas d’hospitalisation. Il n’y a pas de signes alarmants ou de signes d’atteinte pulmonaire. C’est un syndrome pseudo‐grippal, ce qui montre que ce variant n’est pas virulent.
Le variant dont il est question a été détecté aux Etats‐Unis où un nombre important de cas d’hospitalisation a été enregistré et depuis l’alerte a été lancée pour surveiller l’évolution de la situation par rapport à la propagation de ce nouveau variant du Covid‐19. Il faut savoir que plusieurs pays ont constaté que le variant Eris est entrain de prédominer et dans les quelques semaines, il sera le variant majoritaire.
Cependant, ces pays n’ont pas enregistré de cas d’hospitalisation liés au variant Eris comme c’est le cas aux États Unis. Il faut savoir aussi que la plupart des Occidentaux ont acquis leur immunité par la vaccination, comme d’ailleurs aux États‐Unis. En Algérie, rappelle‐t‐il, nous étions pour la vaccination anti‐Covid jusqu’à l’apparition du variant Omicron.
Et de poursuivre : « depuis l’apparition de ce variant, nous avons dit qu’il ne faut plus parler de vaccin. Effectivement, nous avons cessé de faire des campagnes de vaccination ou de sensibiliser la population pour se faire vacciner, alors que les autres pays ont continué la vaccination ».
Lors de l’apparition du Covid dans le monde, les experts étaient certains que l’atteinte par le Covid‐19 et par la grippe saisonnière en même temps pouvait donner lieu à une symptomatologie très grave. « Heureusement durant les deux années du Covid, relève‐t‐il, il n’y a pas eu de circulation du virus de la grippe ». Ce dernier a été prédominé par le virus du Covid‐19 et ses variants.
« Par contre, explique‐t‐il, cette année, on aura trois virus qui vont circuler en même temps : le virus de la grippe, le nouveau variant du Covid «Eris», en plus du virus respiratoire syncytial (VRS) qui touche les enfants et on a enregistré déjà quelques cas ». Durant le mois de septembre, prédit‐il, on s’attend à avoir encore plus de cas.