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Le fossile a encore de beaux jours devant lui

La transition énergétique a fait du chemin depuis les dernières années, et beaucoup d’experts ont apprécié de voir cette évolution. On ne compte plus le nombre de fermes éoliennes et solaires qui se créent au fil des ans.

Pour autant, les énergies renouvelables n’ont pas damé le pion aux hydrocarbures. Le fossile a ainsi la peau dure. Il a encore de l’avenir, la production pétrolière et gazière va continuer à prospérer du moins durant les trente prochaines années. Elle est confortée par les données présentées dans une récente étude financée par la compagnie américaine Exxon Mobil Corp.

Selon l’étude, les hydrocarbures répondront à plus de la moitié des besoins énergétiques mondiaux en 2050. L’étude de la première compagnie américaine estime à 54% les besoins énergétiques fossiles dans la vingtaine d’années à venir. «Une transition énergétique est en cours, mais elle ne se produit pas encore à l’échelle ou selon le calendrier requis pour réaliser les ambitions de la société en matière d’émissions nettes zéro», indique la même étude, en notant que les efforts de décarbonation ne permettront pas de maintenir la température mondiale en deçà de 2 degrés Celsius.

Le monde atteindra 25 milliards de tonnes métriques d’émissions de dioxyde de carbone CO2 liées à l’énergie en 2050, soit plus que le double des niveaux recommandés par le GIEC, groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et qui étaient de 11 milliards de tonnes métriques.

Les émissions de carbone ne diminueront que de 25% d’ici à 2050, ce qui est bien loin des niveaux souhaités. Les émissions de CO2, liées à l’énergie, atteindront même un pic de plus de 34 milliards de tonnes au cours de la décennie actuelle avant de redescendre à 25 milliards de tonnes en 2050, et ce, en raison de l’augmentation de la demande sur l’énergie.

Depuis 2021, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) plaide pour le recours aux énergies renouvelables et à l’utilisation d’un maximum de ressources pour les technologies non polluantes afin d’arriver à l’objectif de zéro émission de CO2 en 2050.

Selon l’étude d’Exxon Mobil, seules deux des 55 technologies nécessaires sont en bonne voie pour la réalisation de cet objectif, et ne parviendront qu’à diminuer de 25% les émissions nocives de dioxyde de carbone. Exxon a investi 17 milliards de dollars sur une période de six ans, pour développer ces deux technologies que sont la séquestration du carbone ainsi que l’hydrogène.

La première compagnie pétrolière américaine n’a toutefois pas intégré dans son programme les énergies éolienne ou solaire. Son étude prévoit par contre que ces deux énergies, que sont l’éolien et le solaire, représenteront 11% de l’approvisionnement énergétique mondial en 2050, soit cinq fois plus que le niveau actuel.

La demande sur les hydrocarbures demeure en constante hausse en raison de la reprise des activités économiques post‐pandémie ainsi que des bouleversements géopolitiques. Selon l’analyste et directeur de recherche à l’IRIS, Francis Perrin, qui s’est exprimé sur Franceinfo, le «monde va consommer cette année 2023 plus de pétrole qu’il n’en a jamais consommé dans toute l’histoire. On va battre le record de 2019. Cela a aussi un impact sur les prix du pétrole», dit‐il

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