Aujourd’hui, des régions agricoles du Sud occupent les premiers rangs dans la production de certains produits. L’État a élargi la zone géographique allouée à l’investissement (400 propriétés agricoles) et l’agriculture dans le Grand Sud est devenue un défi à relever en vue d’atteindre la sécurité alimentaire.
Les pouvoirs publics s’intéressent de plus en plus à la promotion de l’agriculture saharienne, avec la mise en place de moyens permettant aux investisseurs de poursuivre le processus de production des cultures agricoles tout au long de l’année, ce qui assurerait la couverture des marchés et des besoins des consommateurs, loin des menaces climatiques et de ses dommages négatifs.
Le secteur montre ainsi son dynamisme et sa résilience face aux perturbations climatiques, en particulier la sécheresse. Il s’appuie sur des réserves d’eaux souterraines, facile à utiliser et à exploiter. Donc, l’agriculture dans le désert est complètement « immunisée » contre les perturbations dues à la sécheresse, avec sa dépendance à l’auto‐irrigation, et ses avantages naturels (lumière du soleil et chaleur thermique appropriée tout au long de l’année).
Aussi, l’État veut en faire un pilier et un élément constitutif des programmes de relance économique et des plans de modernisation du secteur agricole.
L’agriculture, deuxième secteur en termes d’importance et d’objectifs après le pétrole, contribue à hauteur de 12,4% au PIB (plus de 25 milliards de dollars par an). Elle a réussi à atteindre une croissance moyenne de 2,7% au cours de la dernière décennie, tout en couvrant les besoins alimentaires du pays à hauteur de 73%, l’État a développé une stratégie pour développer l’agriculture dans le Sud, à travers l’adoption
de lois et de décisions.
La tutelle a examiné les modalités d’octroi des biens immobiliers destinés à la réalisation de grands projets et d’investissements structurés à dimension stratégique, notamment en ce qui concerne les céréales, le maïs, la betterave sucrière et les oléagineux.
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a confirmé que près de 400 propriétés agricoles ont été distribuées dans le Sud au profit des investisseurs afin de renforcer les efforts pour atteindre et gagner la bataille de l’autosuffisance dans le domaine alimentaire, en particulier dans le domaine des céréales.
Mouloud Teria, chargé des études et des résumés au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, a déclaré à la radio nationale que les dossiers des contrats de concession accumulés de longue date avaient été réglés, y compris la remise de contrats aux agriculteurs qui exploitent des terres agricoles sans contrat depuis l’indépendance.
Munawar Salat, un investisseur agricole de Djelfa, a salué les grandes facilités dont ont bénéficié les investisseurs du secteur agricole, y compris le règlement des contrats fonciers.
Mohamed Benaissa, propriétaire d’un projet agricole dans le champ d’agrumes, a souligné les efforts déployés par les autorités pour surmonter les difficultés auxquelles sont confrontés les investisseurs dans les domaines de l’investissement et de l’eau courante.
Lors d’une visite de terrain à Touggourt il y a quelques jours, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Mohamed Hani, a souligné la nécessité d’investir dans les capacités agricoles, en particulier dans les régions du Sud, pour atteindre la sécurité alimentaire, « qui est requise par les défis actuels et futurs qui nécessitent un investissement efficace dans le secteur en question et dont le pays a besoin pour atteindre un objectif central, celui de la sécurité alimentaire, un pari qui vient en tête des priorités établies par le gouvernement.
La wilaya de Touggourt a un énorme potentiel dans le secteur agricole, ce qui la qualifie pour jouer un rôle de premier plan dans l’obtention de rendements de qualité dans diverses cultures agricoles.
Néanmoins, cela nécessite davantage d’efforts pour promouvoir les opportunités d’investissement dans ce secteur et diversifier la production dans diverses filières agricoles, d’autant plus que la stratégie du secteur est basée sur l’encouragement et le développement de la production de diverses cultures stratégiques telles que les céréales, le maïs, divers fourrages, la betterave sucrière, le tournesol et les dattes.
De son côté, Oued Souf, qui est aujourd’hui le panier alimentaire des Algériens, connaît une véritable révolution agricole. Ici, l’agriculture a pu occuper les premières positions nationales dans la production de nombreuses cultures agricoles différentes, telles que les pommes de terre, les tomates, les arachides et l’ail…
De même, le secteur a réalisé une production très importante de dattes d’excellente qualité, olives, oignons, laitues, pastèques, poivrons, citrouilles et autres produits de grande consommation, transformant la région en un temps record de région consommatrice de céréales et de légumes à un pôle agricole dont les produits fournis parviennent à toutes les wilayas.
Ce pôle exporte de meilleurs produits vers l’Union européenne, les pays arabes du Golfe et l’Asie du Sud‐Est. L’important maintenant est de ne pas s’arrêter en si bon chemin mais de travailler encore plus dur. Et le pays est en train de le faire, en invitant les entreprises qui ont de la ressource et des compétences à investir davantage dans le secteur agricole.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, vient d’ailleurs d’affirmer la nécessité d’accompagner les entreprises publiques activant dans le domaine des cultures stratégiques et de faciliter leur accès à tous les avantages accordés par l’Etat.
M. Henni s’exprimait lors d’une rencontre de coordination tenue au siège du ministère avec les représentants de l’entreprise Cosider‐Agrico, filiale du groupe public Cosider, de l’entreprise Agro‐Alimentaire‐Activité «3A SPA», filiale du groupe Sonatrach, de la société Global‐Agri‐Food, filiale du groupe Madar Holding et du Groupe Agrodiv, en présence du directeur général de l’Office national des terres agricoles (ONTA), du directeur général de l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS) et du représentant du Bureau national des études de développement rural (BNEDER).
A cette occasion, le ministre a souligné «l’importance d’un accompagnement effectif de ces entreprises pour leur permettre d’exploiter la plus grande partie des surfaces agricoles octroyées, notamment en ce qui concerne l’émission des contrats de concession et des ressources hydriques, et ce, en coordination avec tous les secteurs concernés, en vue de leur permettre de bénéficier de tous les avantages accordés par l’Etat».
La rencontre s’inscrit dans le cadre du développement de l’agriculture dans les wilayas du sud du pays, «en donnant des orientations et en examinant toutes les voies pour parvenir aux objectifs tracés par le secteur, afin d’augmenter la production céréalière et développer les autres filières stratégiques, en vue de réduire la facture des importations».
A cet effet, le ministère a consacré «des surfaces importantes pour ces entreprises, vu leur potentiel et leur expérience dans le domaine agricole, notamment en matière de cultures stratégiques (production de blé, de maïs, de tournesol et de légumineuses)».