Malgré les couacs qui secouent épisodiquement les accords d’Alger, l’agitation qui marque les mouvements de l’Azawad quant à une potentielle « démission » de l’équipe Assimi Goita des accords contractés à Alger en 2015, Bamako montre toujours une réelle volonté de souscrire aux accords et de faire en sorte de procéder aux réglages concernant lesdits accords.
Il est vrai que depuis plusieurs mois, du moins depuis le début de l’été, plusieurs mouvements signataires des accords d’Alger ont montré des signes de nervosité, trouvant le temps imparti à l’application des accords long et la volonté de Bamako absente. La lourdeur de l’application des décisions dudit accord a été telle qu’elle a généré anxiété et inquiétude au sein de la CMA.
Certains ont déjà appelé Alger à intervenir, alors que certaines parties à Bamako, une fois le système Goïta mis en place, ont tergiversé et révisé les Accords avec plus de hauteur, trouvant, nous citons in extenso, que « les accords d’Alger ont été signés alors que Bamako était à terre ».
Si l’on ajoute foi à la lettre envoyée par le ministère malien de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’accord pour la paix et la réconciliation, et signée par le colonel‐major Ismaël Wagué, dans laquelle il invite les mouvements de l’Azawad à revenir à la table des négociations, on peut croire que Bamako, sur la base de l’agitation qui secoue le Sahel, a tout intérêt à ne pas se mettre à dos les rebelles du Nord‐Mali.
La lettre a été signée en date du 28 août et est arrivée entre les mains des chefs des Mouvements de l’Azawad, constitués au sein de la CMA, et définit clairement l’attachement de Bamako aux accords d’Alger. Le problème reste dans l’application. Plus de dix ans après la signature des accords, les gens ne voient pas beaucoup de choses se réaliser sur le terrain. A la décharge du système en place à Bamako aujourd’hui, les retards générés par IBK et l’ancien gouvernement.
Alger, lancée dans une course contre la montre au Sahel, essaye de mettre sur les rails des initiatives de paix, de faire adhérer les parties, mais à eux de terminer un travail inclusif qui doit, obligatoirement et impérativement, aboutir.
Tout manquement sera préjudiciable aux seuls pays du champ, dont l’Algérie est l’axe central aujourd’hui. Plusieurs chefs du Mouvement de l’Azawad ont exprimé leur volonté de revenir à la négociation, pour peu que Bamako montre une volonté sincère d’aller dans le chemin de la paix et de cesser de faire du surplace.