Rachid Hachichi a été nommé hier président‐directeur général de Sonatrach. Il succède à Toufik Hakkar. Rachid Hachichi avait déjà effectué un bref passage (il n’est resté que sept mois) à la tête de Sonatrach en 2019. Il avait succédé à Ould Kadour. Hachichi aura fort à faire pour redonner de l’élan à Sonatrach, booster la production des hydrocarbures et redonner de l’éclat à la compagnie, car elle a été littéralement ébranlée, sous l’ère Bouteflika, par des scandales de corruption.
Sonatrach est appelée à changer de stratégie de management et à se moderniser si elle veut se mesurer aux performances impressionnantes réalisées par les grandes compagnies dans l’industrie du pétrole et du gaz.
En Algérie, le premier projet de modernisation de la compagnie a été initié par le défunt Abdelhak Bouhafs, au début des années 1990. Ce projet, dénommé «PROMOS» (Processus de modernisation de Sonatrach) consistait à préparer Sonatrach de «demain», pour en faire un groupe pétrolier international, moderne, centré essentiellement sur ses métiers de base.
Sur le plan managérial, la modernisation de Sonatrach passe par des méthodes innovantes qui pourraient en faire un leader dans l’énergie mondiale. Le défunt P‐dg donna à ce benchmarking le nom de «SOSIE» (Système d’observation par secteurs d’information et d’étude) et le lança à l’échelle du groupe Sonatrach le 24 février de l’année 2000, à l’occasion de la commémoration du 29e anniversaire des nationalisations des hydrocarbures.
Dans ce cadre, de nombreuses actions de formation en management dans de grandes écoles et institutions internationales ont concerné des dizaines de hauts cadres de Sonatrach. Homme de terrain, fin connaisseur du secteur de l’énergie, Rachid Hachichi semble confiant et serein. Il serait peut‐être capable d’y remettre de la confiance.
Sa première tâche sera de rétablir un climat serein et de libérer les initiatives en protégeant les cadres de l’entreprise. Hachichi est une personne très posée et compétente techniquement, disent de lui de vielles connaissances à lui. Il a en particulier à son actif de nombreuses réalisations techniques et une connaissance approfondie du secteur des hydrocarbures.
Il prend les commandes de Sonatrach dans une conjoncture pétrolière favorable, avec un baril de brut qui caracole autour des 94 dollars. Cela va peut-être l’aider à surmonter les difficultés et à redonner de la consistance à l’investissement, notamment dans l’exploration.
