Le Gouvernement est déterminé à préserver le pouvoir d’achat des ménages et à limiter l’impact des hausses sur le marché international.
Quel est le mode d’emploi pour pouvoir y parvenir ? Plafonnement des prix des produits de large consommation, constitution de stocks de sécurité, soutien des prix des produits de première nécessité, importation de viande rouge et banche, réduction de droit de douane à l’importation de viande rouge, augmentation de l’offre locale en légumes secs, tels sont les grandes mesures prises dans ce cadre.
Dans ses réponses aux questions et préoccupations des députés relatives à la déclaration de politique générale, synonyme de bilan du gouvernement en 2022‐2023, le premier ministre a esquissé le plan du gouvernement pour protéger le pouvoir d’achat des ménages.
Une question qui revêt une importance capitale pour le chef de l’Etat et le gouvernement, a laissé entendre le premier ministre Aimene Abderrahmane. Il a souligné que la protection du pouvoir d’achat est un enjeu vital et une question primordiale pour le Président de la République et le gouvernement.
«Maintenir le pouvoir d’achat est une ligne rouge», a‐t‐il lancé. Première mesure court terme annoncée lors de ses réponses aux interrogations des députés, le plafonnement des prix des produits de large consommation. Une revendication des associations de consommation face aux flambées récurrentes de prix des produits de large consommation.
AIMENE BENABDERRAHMANE : MAINTENIR LE POUVOIR D’ACHAT DES CITOYENS EST UNE LIGNE ROUGE»
«Pour lutter contre les pratiques spéculatives, le gouvernement a décidé de déterminer les marges bénéficiaires afin de préserver le pouvoir d’achat» a‐t‐il indiqué.
Le premier ministre a ajouté en ce sens que le gouvernement avait fini de préparer un décret visant à déterminer les marges bénéficiaires maximales pour les légumes secs, le riz et les matières premières.» C’est la première réponse de l’exécutif à la flambée actuelle des prix des
légumes secs. En clair, le plafonnement des marges bénéficiaires des grossistes et des détaillants permettra à travers cette décision de stabiliser les prix des légumes secs.
Mais il s’agit de savoir si cette mesure sera étendue aux prix des légumes, de la viande rouge et du poulet. Les associations de consommateurs, rappelons‐le, appelait depuis des années à ce que cette mesure soit non seulement appliquée mais qu’elle
touche une liste plus large de produits de large consommation.
Le Premier ministre a déclaré en ce sens qu’il n’y aura de retour à l’importation anarchique de légumes sec mais l’on compte renforcer le stockage en prévision du mois de ramadan. « C’est honteux pour nous d’importer des légumes secs» a‐t‐il ajouté. Il a précisé qu’un stock stratégique de 12 mois en légumes secs sera constitué en prévision du ramadan.
Le premier ministre a affirmé que des mesures urgentes doivent être mises en place pour atteindre la sécurité alimentaire. A cet égard, il a indiqué que le gouvernement a décidé d’étendre la superficie réservée aux légumes secs à 150.000 hectares.
L’autre mesure pour protéger le pouvoir d’achat de la majorité des citoyens est le maintien de la politique de subventions. Le premier ministre a précisé que 582 milliards de dinars ont été déboursés pour soutenir les prix du lait, du sucre et de l’huile. Une enveloppe de 582 milliards de dinars pour soutenir les prix du lait, du sucre et de l’huile Autre mesure : l’importation de viande rouge et blanche pour faire baisser les prix de ces protéines animales qui ont connu ces derniers temps des prix sans précédent.
La décision sera accompagnée par une baisse des droits de droit de douane à l’importation de la viande rouge prévue dans la loi de finances 2024 : de 30% à 5%. L’un des objectifs pour la viande blanche à travers cette mesure est de constituer un stock de sécurité de viande blanche pour maintenir les prix du poulet lors du prochain ramadan.
Selon le premier ministre, la hausse des prix de certains prix de large consommation est conjoncturelle. «Ce problème de hausse des produits de large consommation sera réglé d’ici à la fin de l’année» a‐t‐il affirmé.
Le premier ministre avait dans sa déclaration de politique générale annoncé que l’inflation allait passer de 9% en 2023 à 7,5 % à la fin de l’année 2023. Mais la question est de savoir si toutes ces mesures positives permettront‐ils de juguler ces hausses récurrentes de prix sur les produits de large consommation.