L’attitude et le soutien de la France à l’égard d’Israël depuis les attaques lancées par le Hamas le 7 octobre, ainsi que son positionnement tardif face aux bombardements incessants de la bande de Ghaza par l’armée israélienne, ont vivement été critiqués par les populations arabes, en témoignent les manifestations devant l’ambassade de France un peu partout en Afrique.
Pourtant, la France a longtemps soutenu la cause palestinienne plus ouvertement que ses voisins, au point de se le voir reprocher. Si, avant
1967, la France était le premier allié d’Israël en Europe, ayant même attribué clandestinement un «bureau d’Israël» à l’Elysée, à partir de cette date, le président de Gaulle s’aligne sur une politique arabe plus compréhensive. Et dès lors, le concept de «politique arabe de la France» est institué.
Pompidou, d’Estaing, Mitterrand et Chirac garderont la même ligne dans leur politique étrangère. Ce dernier ayant même été très populaire dans les pays arabes après son fameux coup de gueule contre un soldat israélien à El Qods. C’était une séquence d’à peine 30 secondes, mais elle a fait le tour du monde. Et elle reste comme l’un des moments qui ont marqué les esprits.
Chirac s’exprimait en anglais : «What do you want ? Me to go back to my plane and go back to France ? Is that what you want ? Let them go, let them do. This is not a method. It is a provocation. That is provocation. Please you stop now. » (Que voulez‐vous ? Que je retourne à mon avion et que je rentre en France ? C’est ce que vous voulez ? Laissez‐les aller, laissez‐les faire. Ce n’est pas une méthode. C’est une provocation. Ceci est une provocation. Arrêtez maintenant s’il vous plaît ».)
Avec Sarkozy, l’alignement sur Israël commence. Il se confirme plus doucement avec Hollande. Avec Macron, la France a totalement repris
sa marche politique d’avant 1967.
Le 19 octobre, la réponse était sans appel à Paris pour le président français Emmanuel Macron. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, jeudi dernier, place de la République, à Paris, en soutien au peuple palestinien. Et les mots d’ordre contre le président Macron étaient très durs.
La cabale contre Youcef Attal et Karim Benzema en dit long sur les dispositions politiques actuelles de l’Elysée.