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Alger

Dans les coulisses de la plus grande bibliothèque du monde

La 26e édition du Salon international du livre d’Alger a enregistré une affluence record de 2 791 722 visiteurs quelques heures avant sa conclusion, à l’avant‐dernier jour.

La clôture, qui s’est faite hier, a fermé le compteur avec les trois millions de visiteurs. Le pic de fréquentation a été enregistré le 1er novembre avec 682 293 visiteurs, alors que 671 830 visiteurs ont été enregistrés le 3 novembre, un jour qui a vu les jeunes et les vieux jouer des coudes pour passer d’un stand à un autre, sans compter les familles, avec les enfants et les femmes enceintes, ce qui traduit le grand intérêt des Algériens pour cette manifestation culturelle.

Dans son discours prononcé à la clôture du Salon international du livre d’Alger, au Palais des Expositions, le gouverneur du Salon, Mohamed Ykrab, a révélé qu’une telle participation record n’avait pas été enregistrée lors des sessions précédentes, ajoutant : «C’est un plaisir d’arriver à ce jour avec les signes des succès obtenus par le Salon international du livre d’Alger dans divers domaines.»

Les activités du Salon se sont étendues sur une superficie estimée à 230 000 mètres carrés. Le nombre de titres exposés a dépassé les 300 000 titres dans diverses spécialisations. La 26e édition a également vu la participation de 230 invités, parmi lesquels des écrivains, des chercheurs, des universitaires et des historiens, et 480 activités culturelles ont été programmées et réparties dans différents espaces.

Tout compte fait, le Salon international du livre d’Alger figure parmi les plus grandes expositions au monde et la première dans le monde arabe, en Afrique et dans le bassin méditerranéen en termes de participation, de demande, et les ventes. Ce qu’il convient de signaler, c’est surtout la réconciliation des Algériens avec le livre imprimé.

Pendant ces neuf jours, il n’a pas été question de salaire, de transports, de cherté ou d’inflation, mais de lectures, de livres, d’auteurs. «S’il vous plaît, où pourrais‐je trouver le manuel de grammaire arabe d’Ibn Ajerroum ?», me demande cette dame entouré de ses quatre bambins. Heureusement que je venais juste de l’apercevoir dans un rayon en face.

Des étudiants cherchent qui un livre de psychologie sociale, qui Gustave Le Bon, qui Frédéric Nietzsche ou Alexandre Dumas père. On parlait Moutanabbi, Al Maarri, Al Jahiz ou Al Manfalouti. Ibn Khaldoun reprenait vie grâce à ses «Prolégomènes», encore recherchées et consultées à ce jour.

La littérature russe, avec Pouchkine, Gogol, Tolstoï et Dostoïevski était à l’honneur, de même que Hermann Melville, Nathaniel Hawthorne et Allan Edgar Poe, les «classiques» de la littérature américaine. Les «Fables de La Fontaine» faisaient le clin d’œil à «Kalila wa Dimna» dans un discours à distance pour savoir comment le fabulateur français a puisé chez Ibn Al Moukaffa.

Les livres d’enfants, avec de belles jaquettes étaient à l’honneur, et la proportion de ces jeunes lecteurs étaient importante, tous les jours, jusqu’à la fin du salon. Il était véritablement de bon augure de voir tous ces gens, venus de Béchar, Djelfa ou Tamanrasset (les gens de l’intérieur du pays lisent beaucoup plus que ceux des grandes métropoles du littoral) demander tel titre ou tel autre titre.

Il est de bon augure également de constater que la génération Tik Tok qu’on pensait «foutue» pour la littérature, reprend contact avec le livre imprimé, après avoir longtemps flirté avec les écrans tactiles, et lire un titre, un nom d’auteur et prendre conscience de cette relation charnelle qu’on peut avoir avec un livre, en le serrant fort entre ses mains.

Par ailleurs, la Palestine a été à l’honneur de la 26 e édition du Salon international du livre d’Alger, à travers l’organisation de plusieurs expositions de livres et conférences sur la littérature et l’histoire de la Palestine en plus de soirées poétiques de solidarité avec le peuple palestinien victime des agressions barbares de l’occupant israélien.

Le ministère de la Culture et des Arts a dédié à la Palestine un espace au niveau de son pavillon central, où ont été exposés une dizaine d’ouvrages en langue arabe sur l’histoire, la culture et la littérature palestinienne ainsi que le combat du peuple palestinien, avec la participation, outre la tutelle, de l’ambassade de l’État de Palestine à Alger.

Les ouvrages exposés portaient sur plusieurs thèmes liés pour la plupart à la cause palestinienne et aux personnalités révolutionnaires et littéraires telles que le poète de la Révolution palestinienne, Mahmoud Darwich, et d’autres sur le patrimoine culturel, intellectuel et littéraire de ce pays.

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