Depuis le 25 octobre, l’armée sioniste s’est embourbée dans une opération terrestre dans la bande de Ghaza. Pour y faire face, les combattants palestiniens du Hamas compteraient sur leurs tunnels mais aussi sur le… temps.
Le groupe, qui aurait stocké des armes, des missiles, de la nourriture et des fournitures médicales, est convaincu que ses combattants survivront pendant des mois et se préparent à une longue guérilla.
Deux sources proches de la direction du Hamas ont déclaré que le mouvement s’est préparé à une guerre longue et prolongée dans la bande de Ghaza et estiment qu’il est capable d’entraver l’avancée israélienne pendant une période suffisante pour forcer son ennemi juré à accepter un cessez‐le‐feu.
Selon l’agence Reuters, les deux sources, qui ont refusé de révéler leur identité en raison de la sensibilité de la situation, ont ajouté que le Hamas avait stocké des armes, des missiles, de la nourriture et des fournitures médicales, et ont déclaré à l’agence que le mouvement était convaincu que des milliers de ses combattants peuvent survivre plusieurs mois dans le pays, une ville de tunnels creusés profondément dans l’enclave palestinienne, avec le potentiel de neutraliser les forces israéliennes avec des tactiques de guérilla urbaine.
Les deux sources ont ajouté qu’en fin de compte, le Hamas estime que la pression internationale exercée sur Israël pour qu’il mette fin au siège, avec des pertes civiles croissantes, pourrait imposer un cessez‐le‐feu et parvenir à un règlement qui permettrait au groupe palestinien d’émerger avec un gain tangible, comme la libération de milliers de prisonniers palestiniens en échange de la libération des prisonniers israéliens.
À plus long terme, le Hamas a déclaré vouloir mettre fin au siège israélien de Ghaza qui dure depuis 17 ans, ainsi qu’arrêter l’expansion des colonies israéliennes et les actions violentes de la part des forces de sécurité israéliennes contre la mosquée Al‐Aqsa.
Adeeb Ziadeh, spécialiste palestinien des affaires internationales à l’Université du Qatar, qui a participé à des études sur le Hamas, a déclaré à l’agence que le mouvement doit avoir un plan à plus long terme pour poursuivre son attaque contre Israël. Il a ajouté à Reuters : «Ceux qui ont mené l’attaque du 7 octobre avec ce niveau de compétence, ce niveau d’expérience, de précision et de force, doivent être préparés pour une bataille à long terme. Le Hamas ne peut pas se lancer dans une telle attaque sans être préparé.»
Une autre source proche de la Maison Blanche, qui a requis l’anonymat pour s’exprimer librement, a déclaré que Washington s’attend à ce que le Hamas tente d’attirer les forces israéliennes dans une bataille dans les rues de Ghaza et de leur infliger des pertes militaires suffisamment lourdes pour affaiblir le soutien populaire.
La même source a ajouté : «Néanmoins, les responsables israéliens ont assuré à leurs homologues américains qu’ils étaient prêts à affronter les tactiques de guérilla du Hamas, ainsi qu’à résister aux critiques internationales des attaques israéliennes».
D’autres sources au sein du Hamas affirment que le nombre de ses combattants est d’environ 40 000 et qu’ils peuvent se déplacer dans toute la bande de Ghaza en utilisant un vaste réseau de tunnels fortifiés qui s’étendent sur des centaines de kilomètres de long et jusqu’à 80 mètres de profondeur et ont été construits sur de nombreuses années.
Le Hamas a mené une série de guerres contre Israël au cours des dernières décennies. Le chef du département des relations nationales du Hamas, Ali Baraka, a déclaré, quant à lui, que le mouvement avait développé et renforcé ses capacités militaires au fil des années, ajoutant : «Nos armes sont pour la sécurité nationale, et personne ne connaît leur nature, et dans chaque guerre, nous devons les surprendre avec quelque chose de nouveau. Nous travaillons pour rendre le missile précis et mortel et nous développons les missiles dont nous disposons».
Comme, il a ajouté que lors de la guerre de Ghaza en 2008, «la portée maximale des missiles du Hamas était de 40 kilomètres, mais qu’elle était passée à 230 kilomètres lors du conflit de 2021.»
Un responsable proche du Hezbollah libanais a déclaré, quant à lui, à l’agence, que la force de combat du mouvement armé palestinien restait largement intacte après des semaines de bombardements et que le Hezbollah disposait d’une salle d’opérations militaires conjointe au Liban avec le Hamas et d’autres factions