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Alger

Il y a 35 ans, naissait l’État palestinien à Alger

Il y a 35 ans, Yasser Arafat, président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), annonçait à Alger, dans une déclaration écrite par le poète Mahmoud Darwich, la création de l’État palestinien avec comme capitale El‐Qods Al‐Charif.

C’est exactement le 15 novembre 1988, dans un contexte de vives tensions sociales en Algérie que cette proclamation a eu lieu, à l’occasion de la 19 e session extraordinaire du Conseil national palestinien.

C’était un moment historique qui couronnait des années d’activisme nationaliste palestinien et la première intifada déclenchée une année auparavant, en décembre 1987. Contrairement à la première tentative de création d’un Etat palestinien qui a eu lieu en 1985 en Tunisie, mais avortée violemment par des raids sionistes qui ont fait 68 victimes (50 palestiniens et 18 tunisiens), la réunion d’Alger s’est déroulée sans aucun incident.

Le dispositif terrestre, maritime et aérien déployé par l’armée algérienne a dissuadé les sionistes qui ont pourtant envoyé leur avions de guerre pour bombarder le Club des Pins où la réunion se tenait au Palais des Nations. Aujourd’hui où l’agression sioniste contre la bande de Ghaza a fait tomber tous les masques, on peut affirmer qu’aucun autre pays de la Ligue arabe, hormis l’Algérie, n’aurait pu abriter cette réunion.

Certains pays qui travaillaient déjà en sous‐main pour les sionistes n’auraient jamais accepté de le faire, les autres s’ils l’avaient fait auraient eu le même sort que la Tunisie. C’est dire que sans le soutien indéfectible de l’Algérie, la cause palestinienne aurait depuis longtemps été délaissée par tous ceux qui se proclamaient du monde arabe.

On sait maintenant pourquoi les Jamal Abdennasser, Boumediene, Saddam Hocine, Hafez el‐Assad et Mouammar Kadhafi, qui étaient les champions de la cause palestinienne, n’ont pu la faire aboutir.

La trahison et les coups bas de certains pays du Golfe et du Maroc, comme peuvent le constater maintenant, à l’heure de la circulation de l’information, même des citoyens lambda est à l’origine des échecs de ses anciens dirigeants à faire avancer cette cause. Toutes les humiliations vécues par les Palestiniens viennent en gros des trahisons arabo‐musulmanes.

Les conclusions honteuses du Sommet du Caire pour la Paix et du sommet arabo‐musulman de l’Arabie Saoudite sont suffisamment éloquentes pour comprendre le mal de la cause palestinienne.

Ce n’est ni Israël, ni les Etats‐Unis, même s’ils portent une grande responsabilité de ce qui se passe en Palestine, qui sont réellement les vrais ennemis de la cause palestinienne, mais certains régimes arabes qui aident ouvertement les sionistes et font tout pour entraver la résistance des Palestiniens.

Les pays qui ont opposé leur veto le 11 novembre dernier lors du sommet « d’urgence » arabo‐musulman en Arabie Saoudite, aux actions pratiques proposées par l’Algérie pour peser sur l’agression en cours contre Ghaza portent une grande part de responsabilité des déboires et échecs qui frappent la cause palestinienne.

Hormis des dénonciations sans lendemain et des vœux pieux, les alliés arabes d’Israël dans ces sommets ne laissent rien passer qui puisse gêner l’entité sioniste dans son opération de nettoyage de Ghaza. Heureusement que le président algérien, au fait des arcanes de ces sommets de dupes qui n’ont rien à envier aux comédies burlesques, n’y a pas participé.

Ce n’est un secret pour personne actuellement que l’embargo imposé à Ghaza n’est pas seulement le fait de l’entité sioniste mais également de pays arabes qui ont depuis longtemps abandonné, hormis dans les discours de consommation populaire, la cause palestinienne au profit d’un rôle de sous‐traitant pour l’entité sioniste.

Feu Hocine Ait‐Ahmed avait raison en disant à Yasser Arafat : « Si vous voulez libérer la Palestine, vous ne devriez pas compter sur la Ligue arabe parce qu’elle vous quittera. Nous avons souffert avec eux en Algérie pendant la Révolution de libération. Mobilisez votre peuple et demandez ensuite le soutien des pays afro‐asiatiques et latino‐américains et de l’Europe de l’Est. Ils connaissent le sens de la révolution et de la libération. »

Aussi longue que sera la lutte du peuple palestinien pour se réapproprier ses terres, elle aboutira, et l’histoire se souviendra des agissements des uns et des autres. Ce 35e anniversaire de la proclamation de l’Etat palestinien, même s’il intervient dans un contexte de génocide contre la bande de Ghaza, est un grand moment de consolidation du soutien des peuples du monde aux droits des Palestiniens et surtout de mise à nu des régimes arabes serviteurs zélés de l’entité sioniste

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