Pour ceux qui suivent la guerre non pas à partir de Gaza mais à partit de Tel Aviv, ils ne risquent pas d’être déçus. La presse israélienne parle de Natanyahu comme du plus grand criminel qu’elle a eu à étudier depuis longtemps. Ses jours sont comptés, disent‐ils. Ils le savent, et lui, Premier ministre, il le sait. Et puisqu’il le sait il rallonge encore la guerre pour échapper à l’étau qui se referme sur lui.
Natanyahu sait qu’il dépend en bonne partie de la coalition de l’ultra-droite orthodoxe juive qui empêche sa chute ; une coalition contre‐nature, mais dont le temps d’action peut prendre fin à tout moment. Dès qu’il tombe, Natanyahu devra répondre de sa faillite du 7 octobre, mais surtout de ses procès avec la Justice de son pays qui continue à le harceler.
La presse, s’appuyant sur des sources politiques, parle d’un nouvel épisode de négociation, pour une trêve plus longue encore, afin d’échanger des prisonniers et sauver des vies. L’essentiel pour les israéliens est de rester en vie et faire en sorte de reprendre une vie normale, mais tout le monde sait qu’il ne sera plus possible d’espérer revivre cette vie passée.
Les missiles de Hamas qui continuent à s’abattre sur Tel Aviv, les sirènes qui se déclenchent chaque soir, les abris ou se tapissent les israéliens, ont rendu la vie…invivable. L’économie est à l’arrêt, les entreprises fermées dans une très large mesure, les colonies abandonnées, les ultras montent au créneau pour empêcher toute forme de vie normale à Tel Aviv.
Les gens pensent à quitter le pays, car une vie de guerre n’est tout simplement pas une vie. Un quotidien morose, triste, hanté de morts et meublé d’enterrements, les dirigeants politiques ne présentent plus un cadre de vie apaisée ni tranquille, mais des modus operandi pour s’armer bombarder et tuer. Un pays en guerre, en somme, et des citoyens juifs pris en otage par le sionisme. Voilà comment se présentent les choses pour le commun des citoyens à Tel Aviv.
Ofer Cassif prédit un avenir sombre pour Israël. Cassif est un membre du Parlement israélien qui lutte pour la paix et la réconciliation avec les Palestiniens et leur droit de retourner dans leur patrie. Il prédit qu’Israël se condamne non seulement en commettant un génocide contre les Palestiniens et en choquant le monde non‐occidental tout entier, mais aussi en armant ses propres citoyens jusqu’aux dents « Une guerre civile est imminente en Israël, alors que la société devient de plus en plus extrémiste et que ses institutions démocratiques sont démantelées. À moins d’un changement rapide, Israël se détruira de l’intérieur ».
Voilà la guerre de Gaza vue de Tel Aviv par ceux qui ont déserté le clan Natanyahu depuis longtemps.
