Dans son discours sur l’état de la nation, prononcé, lundi, devant les deux chambres du Parlement au Palais des Nations (Alger), le Président Tebboune a tracé, en somme, les contours de son bilan ainsi que les ambitions de son programme économique. Le pays avait lancé nombre de projets structurants dans l’objectif de booster le développement.
Le chef de l’Etat a affirmé avoir « instruit tous les responsables du secteur des mines d’éviter l’exportation des matières à l’état brut et de les exporter après transformation ».
Le président a affirmé, à cette occasion, que l’Algérie était en passe de rejoindre les économies émergentes grâce à l’approche économique actuelle de l’Etat et aux réalisations dans le domaine de la production pharmaceutique, dans l’industrie automobile et en matière de sécurité alimentaire, relevant à ce propos l’impératif d’affranchir l’Algérie des revenus des hydrocarbures.
Abdelmadjid Tebboune a précisé, à l’occasion, que « les résultats obtenus en matière de couverture de la production pharmaceutique et de relance de l’industrie automobile, ainsi que les différentes opportunités offertes par la politique de renforcement de la sécurité alimentaire, notamment dans le domaine de l’agriculture stratégique et saharienne, constituent un début prometteur pour que l’économie nationale soit au rang des économies émergentes dans le monde ».
Pour le Président, de nombreux exemples du développement de la production locale sont à noter. C’est ainsi que le pays « produit aujourd’hui 70% de ses besoins en médicaments, et s’efforce d’augmenter sa production de céréales et de fabriquer les pièces détachées localement au service de l’industrie mécanique, citant à titre d’exemple les négociations en cours avec Fiat pour l’utilisation des pneus produits localement. »
Au chapitre réalisations et perspectives dans le secteur des Mines, le Président Tebboune a indiqué que les pouvoirs publics avaient lancé nombre de projets structurants pour booster le développement, affirmant avoir « instruit tous les responsables du secteur des mines d’éviter l’exportation des matières à l’état brut et de les exporter après transformation ».
Tout en mettant en exergue l’importance que revêt la mine de Gara Djebilet, le Président a annoncé que « L’Algérie aspire à produire 5 millions de tonnes de fer » tout en rappelant son engagement concernant l’extension du chemin de fer jusqu’à Tamanrasset, Adrar et El‐Meniaa.
Sur un autre registre, le Président Tebboune a été catégorique en réaffirmant son refus de recourir à l’endettement extérieur, indiquant que les réserves de change dépassaient, aujourd’hui, les 70 milliards de dollars, « grâce aux cours du pétrole, mais aussi aux nationalistes qui ont remédié à toutes les failles relevées dans notre économie ».
« La croissance économique a atteint 4,2%, comme en témoignent les institutions financières internationales dont la Banque mondiale et le Fonds monétaire international qui a affirmé que l’Algérie fait partie des rares pays n’ayant pas de dettes et que rien n’indique un éventuel recours à l’endettement », note le Président, qui a souligné que « le taux d’inflation connaît actuellement une baisse en Algérie », et que l’action menée par l’Etat ces quatre dernières années a été marquée par l’adoption d’un plan économique à même de relancer la croissance et le développement.
En termes de perspectives, le Président a annoncé que « la fin du premier semestre de 2024 verra le parachèvement du projet de numérisation », mettant l’accent sur l’importance d’obtenir des chiffres exacts et réels pour réaliser le développement sur des bases scientifiques.
De même pour l’entrepreneuriat et l’innovation des jeunes, le Président Tebboune a affirmé que l’Algérie « est désormais au milieu du classement continental dans le domaine des start‐up, après avoir été en bas du classement africain en la matiè‐ re », tout en rappelant que les pouvoirs publics ont accordé « un intérêt particulier » à la création d’un écosystème national pour les start‐up, tout en poursuivant les efforts visant à intégrer le commerce informel dans le secteur officiel.
Pour le secteur de l’agriculture, notamment la filière céréalière, le Président a insisté sur l’importance de la promotion de l’irrigation, soulignant la nécessité de réutiliser les eaux traitées et de développer les projets de dessalement de l’eau de mer.
Evoquant le dossier des importations et sur la façon dont la politique éclairée de l’Etat dans ce domaine a permis de freiner les importations anarchiques qui ont longtemps saigné les devises du pays au détriment du développement de la production nationale, le Président s’est félicité de « la fin du cauchemar des 25 000 sociétés fictives qui importaient, dilapidaient et grevaient le Trésor public .»
Pour le Président Tebboune, ces réalisations ont été obtenues grâce au lancement d’un grand chantier pour fonder un nouveau modèle économique basé sur la diversification de l’économie, la création de richesses et la libération des initiatives à travers des réformes en profondeur et d’envergure, dont la promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement et de la loi monétaire et bancaire.