Il a fallu quelques semaines seulement pour que l’Algérie entame la reprise du contrôle de la situation dans le Sahel, ou plutôt l’occupation des espaces lorgnés par des puissances régionales bien connues.
Le premier signe de cette Reconquista par la puissance opérationnelle de l’Algérie sur le Sahel africain est le retour de l’ambassadeur algérien à son poste à Bamako.
De nombreuses puissances misaient sur la détérioration des relations entre l’Algérie et le régime de Goïta pour occuper les espaces vides. Ils en seront quitte pour leur menée souterraine. Confrontée à des périls multi‐formes au nord du pays, Bamako ne peut se permettre d’ouvrir plusieurs fronts de combat. Il en sera incapable et se dispersera inutilement.
Pour Bamako, le mieux est de revenir ‐ et il en est conscient, les effets d’annonce dépassés ‐ au Plan de paix d’Alger, de pacifier le front national, avant de centrer tous les efforts vers le conglomérat de groupes terroristes qui ont totalement infesté le nord du pays. La réalité exige que le Mali – de même que le Niger – continue à solliciter l’aide de son puissant voisin du nord pour résoudre les problèmes du Sahel.
L’Algérie en est l’acteur principal ‐ différentes soient les politiques ‐ et le négociateur habile ‐ aussi divergentes soient les positions du moment ‐, car le dernier mot revient à l’Algérie : elle l’a prouvé depuis la première rébellion du nord du Mali en 1991, menée par Hassan Fagaga, Ibrahim Ag Bahanga et Hamata Ag Hantafay, ne prenant en ligne de compte qu’à apaiser la situation et à faire en sorte que le Sahel devienne une région de développement, ce qui mènera à assécher les sources du terrorisme et des crises latentes.
Tous les pays qui ont tenté et tentent de se rapprocher des pays sahéliens ont des agendas qui ne laissent pas l’ombre d’un doute, et des ambitions que ceux qui ont un minimum de connaissances géopolitiques perçoivent aisément.
L’Algérie encore et toujours ‐ à travers l’accord d’Alger et toute autre politique ‐ au développement du Sahel pour assécher les foyers de terrorisme et les zones d’ombre, producteurs intarissables des crises sociales ; l’Algérie a institué le développement du nord du Mali au cœur des termes de l’accord de paix et de réconciliation de 2015 entre Bamako et les rebelles du Nord.
Mieux encore, l’Algérie a récemment alloué un fonds d’un milliard de dollars pour aider la jeunesse africaine porteuse de projets de développement à mieux se projeter dans l’avenir, pour le plus grand bien du développement du continent africain. Cela va du pipeline Nigeria‐Niger‐Algérie, qui fera bénéficier 6 pays africains, à la route Transsaharienne, qui désenclavera les Africains, les fera sortir de l’isolement et relancera l’économie du continent.
Rétablir les relations bilatérales avec des alliés naturels comme le Niger, la Mauritanie et le Mali contribuerait à résoudre la situation au Sahel car le néocolonialisme ne trouve profit que dans le pourrissement et les tensions entre les pays de la région maghrébo‐saharo‐sahélienne. Les guerres et les crises diplomatiques sont l’un de ses outils pour faire avancer son agenda dans la région