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Alger

L’Algérie fait le « plein d’Afrique »

Que ce soit avec le vice‐Premier ministre somalien, Salah Jama, le ministre des Affaires étrangères du Bénin, Bakari Adjadi Olushegun, ou encore avec le ministre tanzanien des Affaires étrangères et de la Coopération est‐africaine, January Yusuf Makamba, les discussions qu’a eues le chef de la diplomatie algérienne avec ses pairs africains procèdent de ce retour en force de l’Algérie au sein de sa famille naturelle et proche, l’Afrique.

Auparavant, il y a eu des contacts poussés avec le Niger et le Mali, et qui ont permis de lisser les aspérités et d’aplanir les divergences soulevées par des points de détail, vite résolus. Avec la Mauritanie, c’est plus serein, ainsi qu’avec l’ensemble de la communauté africaine.

Si l’Algérie fait le « plein d’Afrique », c’est pour au moins trois raisons essentielles : d’abord, occuper des espaces géostratégiques qui attisent les convoitises et alimentent les menées de sous‐sol, ensuite, retourner à la « famille naturelle » et qui, géographiquement, représente l’avenir de l’Algérie, et, enfin, faire pièce aux stratégies de nuisance mises sur les rails par des entités‐lige dans un cadre de sous‐traitance du chaos aux portes sud de l’Algérie.

Voilà pourquoi, donc, ce retour en force de l’Algérie au sein de la communauté africaine, avec un taux de réussite diplomatique élevé, malgré les menées souterraines. C’est dans cette perspective qu’il faudrait apprécier le travail de l’Algérie sur ce plan précis, car ne perdons pas de vue que durant le dernier quinquennat du président Bouteflika, et même avant, l’action politique envers les alliés africains avait été réduite à sa portion congrue et les espaces saharo‐sahéliens laissés en friche, ce qui a permis à une faune de prédateurs, aussi nuisibles les uns que les autres, de s’y installer et d’y ourdir de vastes conjurations dont nous vivons les conséquences aujourd’hui.

Les récents couacs que la diplomatie algérienne avait connus au Sahel s’inscrivent dans ce cadre‐là, celui des stratégies de nuisance menées par des sous‐traitants dont les objectifs ne peuvent échapper aux tenants de la sécurité nationale. Chaque pas fait dans les sous‐sols contre l’Algérie a été recensé, pesé, jaugé, analysé et
décrypté, ses objectifs révélés et ses modus operandi percés à jour.

Ceux qui cherchent à dépecer les minerais du Soudan, du Mali et du Niger ne sauraient rester longtemps cachés, de même que leurs commanditaires, situés loin de la sphère saharo‐sahélienne. Car il est entendu que l’or de la région, en plus du pétrole, joue malheureusement le rôle de détonateur pour l’entité qui pense être investie par ses parrains du rôle de gendarme de la région.

Il est temps que le jeu sournois des faux amis cesse et que l’Algérie réimpose son tempo dans ses espaces légitimes en ès qualités. Le dossier libyen, la crise au Mali, la lutte fratricide au Soudan, etc., sont des dossiers trop brûlants pour être laissés entre les mains des usurpateurs et des sous‐traitants de leurs maîtres.

Le colonialisme n’a pas été chassé d’Afrique par la porte pour laisser un néocolonialisme entrer par la fenêtre. Finie, donc, la récréation, car le jeu de dupes n’a que trop duré

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