Le conseiller média du chef du bureau politique du Hamas, Taher Al‐Nouno, a déclaré ce lundi dans une déclaration à l’Agence France‐Presse que le mouvement souhaitait un « cessez‐le‐feu global et complet » à Ghaza et a ajouté : « Nous parlons d’abord d’un cessez‐le‐feu global et complet et non d’une trêve temporaire ».
Al‐Nouno a souligné que lorsque les combats cesseront, « le reste des détails pourra être discuté », y compris la libération des otages israéliens toujours détenus par le Hamas. La Maison Blanche a annoncé plus tôt, le même jour, que les pourparlers visant à libérer un nouveau groupe de détenus par le mouvement Hamas à Ghaza sont « constructifs et prometteurs, mais qu’il reste encore beaucoup de travail à faire », tandis qu’un porte‐parole du Conseil de sécurité nationale américain a déclaré que les déclarations de certains hommes politiques israéliens sur la réinstallation de Ghaza étaient imprudentes et incendiaires.
Des discussions sont en cours sur la possibilité de parvenir à une nouvelle trêve dans la guerre dévastatrice menée par l’entité sioniste dans la bande de Ghaza. À Paris, le directeur de la CIA, William Burns, et l’envoyé spécial américain pour le Moyen‐Orient, Brett McGurk, ont participé ces derniers jours à une série de négociations axées sur la libération des détenus et la conclusion d’une trêve humanitaire dans le conflit entre Israël et le Hamas à Ghaza.
Burns a rencontré, dimanche dernier, le chef des services de renseignement de l’entité sioniste, le Mossad, le Premier ministre qatari et le chef des renseignements égyptiens, dans le cadre d’entretiens que l’entité sioniste a qualifiés de « constructifs, mais a indiqué qu’il y avait des lacunes majeures. »
Le porte‐parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré à CNN : « Je pense qu’il est juste de qualifier les négociations de constructives. Nous pensons qu’il existe un cadre pour un autre accord concernant les otages, et cela pourrait faire une différence en termes d’évacuation d’un plus grand nombre d’entre eux. et les faire sortir. » Plus d’aide et une réelle réduction de la violence. »
Il a ajouté que les discussions qui ont eu lieu avec les responsables qatariens, égyptiens et israéliens ont été très bonnes, ajoutant : « Nous n’avons pas encore franchi la ligne d’arrivée, mais nous sommes satisfaits des discussions, de leur déroulement et de la promesse d’accomplir quelque chose qui pourrait être très important. »
Une source sécuritaire a confirmé que le président américain Joe Biden a chargé Burns de négocier la libération des derniers otages israéliens détenus par le Hamas en échange d’un cessez‐le‐feu.
De son côté, le Premier ministre qatari, Cheikh Mohammed bin Abdul Rahman Al Thani, a annoncé lundi, à l’issue de rencontres avec des responsables américains, israéliens et égyptiens, qu’une proposition serait présentée au Hamas pour arrêter les combats à Ghaza et libérer les otages.
S’exprimant à Washington, lors d’un événement organisé par le groupe de réflexion Atlantic Council, Cheikh Mohammed bin Abdul Rahman Al Thani a déclaré que de « bons progrès » avaient été réalisés lors des pourparlers de cette semaine à Paris.
Le Premier ministre qatari a confirmé que les réunions avec le directeur de la CIA, Bill Burns, et de hauts responsables de la sécurité israéliens et égyptiens ont abouti à un cadre pour une trêve intérimaire en vertu de laquelle les femmes et les enfants otages seraient libérés en premier, et l’aide pourrait entrer dans la bande de Gaza assiégée.
Il a expliqué que les parties « espèrent transmettre cette proposition au Hamas et le persuader de participer au processus de manière positive et constructive ». Il a souligné que le Hamas avait présenté une « exigence claire » pour un « cessez‐le‐feu permanent avant les négociations » et que la proposition actuelle « pourrait conduire à un cessez‐le‐feu permanent à l’avenir ».
Un nouvel accord en vue
Le chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, a déclaré ce mardi qu’il se rendrait au cours de cette semaine au Caire pour discuter de la proposition française de cessez‐le‐feu. « Le mouvement Hamas est ouvert à tout dialogue et négociation qui acterait la fin des hostilités et le retrait total des forces d’occupation israéliennes de la bande de Ghaza » a‐t‐il indiqué.
Des sources médiatiques, à l’exemple de NBC News, ont en effet rapporté auparavant, que les négociations ayant regroupé, ces derniers jours à Paris, Israël, les États‐Unis d’Amérique, l’Égypte et le Qatar, ont débouché sur un accord autour de l’échange de prisonniers et une trêve de longue durée pouvant aboutir à un cessez‐le feu total qui mettra fin à la guerre.
Conscient que les trêves proposées par l’entité sioniste n’ont d’objectifs que de libérer les otages israéliens et de permettre aux unités de l’armée sioniste engagées à Ghaza de souffler et de se réorganiser, le Hamas a fait monter ses exigences : un échange de 100 à 200 prisonniers palestiniens contre un otage israélien et des trêves de plus de 30 à 45 jours, avec le libre accès en quantités suffisantes des aides humanitaires à Ghaza.
Concernant les objectifs militaires de l’entité sioniste, Ismaël Haniyeh les qualifie d’illusions dissipées par la solidité de la résistance. « Aussi grandes que soient les manœuvres sionistes, elles ne briseraient pas la détermination du peuple palestinien à arracher sa liberté et son indépendance », a‐t‐il prévenu.
Pour Ismail Haniyeh, les tensions qui s’exacerbent ces derniers jours au Moyen‐Orient, la guerre qui se régionalise davantage de jour en jour, ne peuvent être contenues que dans l’arrêt du conflit en cours.
La continuation de la guerre va provoquer des déflagrations régionales dont on ne peut mesurer les conséquences. Aussi le chef du Hamas appelle‐t‐il la communauté internationale à faire pression sur l’occupation sioniste pour qu’elle mette fin à ses massacres et à ses exécutions sommaires aussi bien à Ghaza qu’en Cisjordanie.
Dans ce cadre, il appelle à des mesures effectives pour une désescalade, au lieu des décisions honteuses de certains pays qui se sont précipités à l’annonce du verdict de la CIJ contre Israël, de suspendre leur aide à l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). « Ce gel de financement de l’Unrwa constitue une violation flagrante de la récente décision de la Cour internationale de Justice, qui appelle à augmenter l’aide à Ghaza au lieu de la réduire.
C’est un parti pris flagrant de ces pays en faveur de l’occupation », soutient‐il. Tentative lamentable de détourner l’opinion mondiale des décisions de la CIJ et des crimes de guerre en cours dans la bande de Ghaza, la polémique créée par les Occidentaux autour de l’Unrwa a le mérite de démasquer les complices actifs de l’entité sioniste.
En tout cas, sans une désescalade dans les prochains jours, tous les scénarios catastrophes sont à envisager