Le Forum de la Chaîne I de la Radio nationale a donné lieu à un échange de vues riche et fructueux, sur le rôle crucial que l’Algérie joue et jouera au sein de l’Instance onusienne. Deux poids lourds de l’analyse politique, en l’occurrence Abdelaziz Medjahed et l’analyste politique, Madjid Bougherara, y ont été invités hier.
A un moment où la planète entière bascule vers des confrontations de blocs qui nous ramènent aux années soixante, l’Algérie a le défi, en plus d’imposer sa voix au sein de la plus grande instance internationale, de poser sur la table des débats la position africaine et le droit des causes justes à une justice internationale équitable.
Et c’est au Directeur général de l’Institut national des études stratégiques globales (INESG), Abdelaziz Medjahed qu’est revenu le devoir d’exposer cette mission algérienne à l’ONU, en expliquant que le Sommet du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye, tenu à Brazzaville, était une opportunité en vue de relancer le processus de règlement en Libye, soulignant que l’Algérie œuvrera, depuis sa position au sein du Conseil de sécurité, à faire entendre la voix de l’Afrique.
Les deux invités ont évoqué le rôle de la médiation algérienne dans le règlement des crises au Sahel, depuis sa position au sein du Conseil de sécurité, ainsi que d’autres dossiers liés à l’actualité internationale, tout en braquant la lumière sur son rôle et son action, à travers différentes tribunes de défense des causes justes et du droit des peuples à vivre en paix.
Lors du Forum, l’accent a été mis sur l’action de l’Algérie, depuis sa position au sein du Conseil de sécurité, pour faire entendre, haut et fort, la voix de l’Afrique qui pâtit encore des conflits, des hostilités et de toutes formes de terrorisme.
Abordant le Sommet de Brazzaville consacré à la réconciliation libyenne, M. Medjahed a affirmé que l’Algérie, membre actif au sein du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, affirmera, comme elle l’a toujours fait, que « l’Afrique appartient aux Africains », rappelant son plaidoyer il y a 66 ans, de concert avec des leaders africains en faveur de l’Unité africaine, ainsi que son appel, il y a 50 ans, à un nouvel ordre mondial plus juste en vue de s’affranchir de l’hégémonie d’autrui. Medjahed a, en outre, mis en relief l’importance d' »unifier la vision africaine qui reflète les intérêts de ses peuples et leurs espoirs » et de « participer à la mise en place d’un ordre mondial qui prenne en considération les droits de toutes les parties, sans distinction, entre Africain et Européen ».
De son côté, Bougherara a rappelé l’appel de l’Algérie à « ne parler qu’au nom de l’Afrique et d’une seule voix, afin que cette voix se fasse entendre sur les scènes régionale et internationale et puisse arracher ses droits et assurer sa place, à la lumière des mutations régionales et internationales dangereuses ». Il a rappelé, à cet égard, que l’Algérie a toujours focalisé lors des derniers sommets africains sur plusieurs principes importants, en tête desquels l’arrêt de l’ingérence étrangère dans les affaires africaines et, partant, le recouvrement de la souveraineté sur les décision africaines.
Il a mis en garde contre « les grandes puissances qui récupèrent les crises pour contrôler, dominer et affaiblir les Etats, mais aussi pour régler les comptes et affaiblir leurs adversaires entre l’Orient et l’Occident. « Ces puissances n’ont trouvé que le monde arabe et l’Afrique en particulier pour régler leurs comptes », a‐t‐il dit.
« Comment se fait‐il qu’un pays comme la Libye soit toujours embourbé dans sa tragédie depuis 13 ans ? », s’est‐il interrogé. « Heureusement que l’Algérie a connu en 2019 une élection présidentielle avant la Conférence de Berlin qui a été consacrée à l’examen des solutions à la crise libyenne et à laquelle l’Algérie a participé.
L’Algérie a été le premier pays à proposer un processus de règlement en Libye basé sur la restitution de la parole au peuple libyen à travers des élections, afin qu’il puisse choisir les institutions qui le représentent et que le pays passe à l’étape de l’Etat, de la souveraineté et des institutions », a‐t‐il conclu.