Tôt samedi, des témoins, cités par plusieurs médias, ont fait état de frappes dans les environs de Rafah, dernier refuge des populations déplacées dans la bande de Gaza. Au moins 28 personnes ont été tuées dans ces frappes, selon un responsable de la santé publique et des journalistes d’AP qui ont vu les corps arriver dans les hôpitaux.
Après la ville de Gaza, puis Khan Younès, Israël projette désormais une opération au sol dans la ville de Rafah jouxtant l’Egypte, dans l’extrême sud de la bande de Gaza. Le Hamas a averti qu’une telle offensive pourrait faire « des dizaines de milliers de morts et de blessés ».
La cheffe de la diplomatie allemande a, elle, mis en garde Israël sur le risque d’une opération terrestre dans une ville où « 1,3 million de personnes cherchent à se protéger des combats dans un espace très restreint ».
Une offensive de l’armée israélienne sur la ville de Rafah serait « une catastrophe humanitaire annoncée », a alerté hier la ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, sur X. « Israël doit se défendre mais en atténuant autant que possible les souffrances de la population civile », estime la cheffe de la diplomatie allemande, qui rappelle que cette ville du sud de la bande de Gaza abrite « 1,3 million de personnes qui cherchent à se protéger des combats dans un espace très restreint ».
Après avoir ordonné mercredi dernier à son armée de préparer une offensive sur Rafah, le Premier ministre Benyamin Netanyahu lui a demandé vendredi de lui soumettre un «plan combiné» d’«évacuation» des civils et de «destruction» du Hamas dans cette ville. Les Américains, principaux alliés d’Israël, ont jugé la riposte d’Israël sur la ville‐frontière de Rafah, « excessive » et craignent un « désastre humanitaire ».
Un « désastre », craignent les Etats‐Unis, qui ont assuré jeudi ne pas soutenir une opération « sans une planification sérieuse et crédible » concernant les civils sur place. « Je pense, comme vous le savez, que la riposte à Gaza, dans la bande de Gaza, a été excessive », a déclaré le président américain Joe Biden, dans une rare critique à l’égard d’Israël.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit quant à lui « alarmé » par une opération terrestre sur place. « Une telle action aggraverait de façon exponentielle l’actuel cauchemar humanitaire dont les conséquences régionales sont déjà incalculables », a‐t‐il écrit sur le réseau social X.
Au vu du nombre de réfugiés présents dans cette ville, les ONG ont d’ores et déjà manifesté leur inquiétude. « Forcer plus d’un million de Palestiniens déplacés à Rafah à évacuer à nouveau sans trouver un endroit sûr où aller serait illégal et aurait des conséquences catastrophiques », a déclaré dans la nuit de vendredi à samedi Nadia Hardman, spécialiste des droits des migrants et des réfugiés pour Human Rights Watch.
Par ailleurs, l’Etat du Koweït a exprimé sa préoccupation face aux projets des forces d’occupation israéliennes d’attaquer la ville de Rafah, dans la bande de Gaza, après en avoir expulsé par la force la population civile. Dans un communiqué publié hier, le ministère koweïtien des Affaires étrangères a clarifié la position ferme de l’État du Koweït, rejetant les pratiques agressives et les projets de déplacement contre le peuple palestinien. Il a également renouvelé sa position appelant à la nécessité pour la communauté internationale et le Conseil de sécurité, d’assumer leurs responsabilités dans la protection des civils palestiniens sans défense et d’activer les mécanismes internationaux, pour mettre fin aux violations d’Israël du droit international, du droit international humanitaire, et des résolutions de légitimité internationale.
De son côté, le Parlement arabe a mis en garde contre le danger d’une invasion par l’occupation israélienne de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qui abrite environ 1 400 000 personnes déplacées qui y ont trouvé refuge en provenance de diverses régions de la bande de Gaza. Dans un communiqué, le Parlement arabe a tenu l’occupation israélienne entièrement responsable des massacres, la qualifiant de désastre et a renouvelé son rejet catégorique et sa ferme condamnation du déplacement forcé de civils palestiniens. Il aappelé la communauté internationale, le Conseil de sécurité de l’ONU et tous les pays du monde à intervenir d’urgence pour empêcher l’expansion de l’agression et des crimes du génocide contre Rafah. Il a également appelé la Cour internationale de Justice à prendre une décision claire sur un cessez‐le‐feu, qui serait soumise au Conseil de sécurité pour qu’il prenne des mesures pratiques et des mesures pour le mettre en œuvre sur le terrain.